Seules les séries concernant notre aire de travail ont été étudiées. De ce fait, certaines collections, telle celles de Vallentin, de Vésignié et de Raymond n’ont pas été entièrement examinées. Les collections prises en compte sont les suivantes :
Les collections d’Ernest Chantre, un des premiers préhistoriens régionaux, qui a oeuvré essentiellement dans le Dauphiné dans la seconde moitié du XIXème siècle. Elles sont déposées au Muséum d’Histoire Naturelle de Lyon, ainsi que celles plus récentes de Fréminville et de Claudius Cote (première moitié du XXème siècle).
Les collections du baron Alberto Blanc, provenant de ses fouilles en Savoie au début du XXème siècle, certaines en collaboration avec H. Müller, augmentées de pièces isolées. Disparues lors de l’incendie de son château, une partie en a été retrouvée en 1958 par Jacqueline Combier et déposée au Musée Savoisien de Chambéry (Rey 1999, vol. 1 p. 27).
Les collections d’Hyppolyte Müller (1865-1933), créateur du Musée Dauphinois de Grenoble et fondateur de la Préhistoire et de l’Ethnologie dauphinoises (Müller J. 1937 ; Bocquet 1995), constituées par ses nombreuses fouilles et prospections dans le Dauphiné mais aussi en Savoie, ainsi que par des achats, en particulier à P. Plat. La majeure partie des objets réunis par Müller a été dispersée. Une part des collections du site des Terres Blanches à Menglon (site n° 84-2) est conservée à l’Institut Dolomieu. Une série a été acquise par le docteur Paul Bisch, collaborateur de Müller, qui en a fait don au Musée Dauphinois en 1961 (Bocquet 1969-70).
Le cas des collections de Paul Plat, agent d’assurance à Orpierre (Hautes-Alpes), est plus original. Celui-ci a vendu de son vivant dans les premières décennies du XXème siècle une grande partie de ses trouvailles de fouilles ou de ramassages dans le bassin du Buëch, à H. Müller, à L. Vésignié et sans doute à des antiquaires inconnus169. Une autre partie demeurée dans la famille a été vendue au Musée Dauphinois par Lucien Plat en 1971 (J.-P. Jospin, communication orale).
Le colonel Louis Vésignié a travaillé dans les Basses-Alpes (aujourd’hui Alpes-de-Haute-Provence) et dans les Hautes-Alpes, où il a effectué des achats à P. Plat. Il a déposé de son vivant ses collections auprès de Raymond Vaufrey à l’Institut de Paléontologie Humaine du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris (Léon Leurquin 1984). Pour les Hautes-Alpes, Il est difficile de faire la part entre les objets découverts par L. Vésignié et ceux achetés à P. Plat ; A. Bocquet qui le premier en a effectué une étude parle prudemment des «fruits des ramassages de surface et des fouilles tant du colonel Vésignié que des chercheurs locaux du début du siècle, comme P. Plat d’Orpierre» (Bocquet 1976b, p. 96). Les collections des Hautes-Alpes déposées à l’I.P.H. seront dans ce travail désignées sous l’appellation collections Plat-Vésignié.
Les collections rassemblées par l’épigraphiste Florian Vallentin (1851-1883) essentiellement dans le sud de la Drôme (vallée du Rhône et Baronnies), le nord du Vaucluse, le bassin du Buëch et de l’Ardèche, sont conservées par Mme veuve Vallentin du Cheylard à Montélimar. Nous avons dessiné 196 objets provenant des départements de la Drôme, des Hautes-Alpes et de l’Ardèche.
Les produits des fouilles et prospections d’Auguste (1863-1928) et Louis (1866-1938) Catelan, frères inséparables résidant au Buis-les-Baronnies, ont été déposés au Musée Calvet d’Avignon (Pahin 1985, p. 13 ; Héritier 1990, p. 39).
Egalement déposées dans ce musée, les collections de Marc Deydier, précurseur pour la Préhistoire du Nyonsais et des Baronnies.
Le docteur Paul Raymond de Pont-Saint-Esprit (1859-1944) a mené des recherches surtout dans le Gard et le Vaucluse. Douze lames polies déposées au Musée des Antiquités Nationales à Saint-Germain-en-Laye proviennent de l’Ardèche et du sud de la Drôme.
Les travaux du vicomte Ludovic Lepic en Dauphiné ainsi que ceux de L. Revon en Haute-Savoie à la fin du XIXème siècle ont fourni quelques lames polies déposées respectivement au Musée des Antiquités Nationales et au Musée d’Annecy.
Une partie de la collection de Saussac, qui a oeuvré dans le Bas-Vivarais dans la première moitié du XXème siècle, est déposée au Musée d’Orgnac.
Une collection conséquente a été retrouvée par S. Nikitine dans la maison ardéchoise de R. Vaufrey, paléontologue de formation ayant travaillé dans les pays méditerranéens. Les 281 lames de hache déposées au Musée de Valence, déjà étudiées (Thirault 1993), ont été revues.
Les 35 lames polies déposées par Mme Lamothe au Musée Dauphinois proviennent surtout du département de la Drôme.
En plus des collections d’objets sans contexte, nous avons étudié le produit de fouilles anciennes (avant 1950) et de collections anonymes conservées dans les musées et lieux de dépôts suivants :
Musée National Suisse (Schweizerisches Landesmuseum) à Zürich : collections anciennes du Valais.
Musée d’Art et d’Histoire de Genève : Tougues à Chens-sur-Léman (n° 607-2), palaffites de la baie de Genève étudiés de manière globale (Bellevue, n° 801-1 et Eaux Vives, n° 803-1), grotte de la Bressane à Injoux-Génissiat (n° 718-1).
Musée Cantonal d’Archéologie à Sion (Valais) : Heh Hischi à Brig-Glis (n° 806-1) et Les cartes à Fully (n° 810-1).
Surintendance des Biens Culturels d’Aoste (Val d’Aoste) : découvertes anciennes du Val d’Aoste.
Musée des Antiquités Nationales à Saint-Germain-en-Laye (collection Raymond) : Baume-de-Ronze à Orgnac (n° 221-1).
Institut de Paléontologie Humaine du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris (collection Plat-Vésignié) : La Tuilerie à Aspres-sur-Buëch (n° 304-1), Serre-Muret au Bersac (n° 309-3), La Chaumiane à Chabestan (n° 311-1), Courriaud et Tarrin à Orpierre (n° 339-1 et -5), Le Moulin et Saint-Eys à Savournon (n° 360-1 et -3), ferme Robert, Le Forest et La Plaine à Sigottier (n° 362-1, -2 et -3), col de la Flachière à Sorbiers (n° 363-1).
Muséum d’Histoire Naturelle de Lyon : grotte de La Balme, Salette et Travers/La Louvaresse à La Balme (n° 402-1, -2 et -3).
Abbaye et Musée de Brou (Ain).
Musée-Château d’Annecy : Le Port à Annecy (n° 600-1), Tougues à Chens-sur-Léman (n° 607-1), palaffites de Nernier (n° 622), La Tuilerie à Saint-Jorioz (n° 626-1), Coudrée à Sciez (n° 628-1).
Musée Savoisien à Chambéry : Beau-Phare à Aiguebelette (n° 501-1), La Grande Gave à La Balme (n° 507-1), Fontaine-le-Puits (n° 521-1), Saint-Saturnin à Saint-Alban-Leysse (n° 531-1), Les Batteries Basses à Virignin (n° 738-1).
Musée municipal du Vieux-Conflans (Savoie).
Musée Dauphinois à Grenoble : Barne-Bigou à Fontaine (n° 417-1) ; collection Plat : col de la Saulce à L’Epine (n° 317-1), Pierrefeu à Etoile-Saint-Cyrice (n° 319-1), La Berche à Lagrand (n° 327-1), La Bartelaye à Montferrand (n° 96-1), Ladrech, le Mians, les Parayes et Tarrin à Orpierre (n° 339-2, -3, -4 et -5), Benaves à Sainte-Colombe (n° 349-1), la Tuilière à Saléon (n° 357-2), Le Plan du Bourg à Savournon (n° 360-2), Pierreousses à Villebois-les-Pins (n° 185-1).
Institut Dolomieu à Grenoble : Fontabert et Le Trou Noir à La Buisse (n° 406-1 et -3), Le Cornillon au Fontanil (n° 418-1), Terres Blanches à Menglon (n° 84-2), Rochefort à Varces (n° 453-1), Saint-Loup à Vif (n° 457-1), le Trou aux Loups à Voreppe (n° 461-2).
Musée départemental de Gap : les Adrech et les Clavelas au Bersac (n° 309-1, -2), Chaumiane à Chabestan (n° 311-1), col Bayard à Gap (n° 325-1), La Berche à Lagrand (n° 327-1), grottes de Sigottier (n° 362-4).
Musée municipal de Vienne : Thuellin (n° 451-1) et Estressin (n° 456-1).
Musée municipal de Valence.
Musée municipal de Soyons (Ardèche) : collection Beaux.
Musée Calvet en Avignon (collection Catelan) : Cost et Saint-Julien à Buis-les-Baronnies (n° 27-1 et -2).
Musée régional de Préhistoire d’Orgnac : grotte du Déroc à Vallon-Pont-d’Arc (n° 238-2).
Pour cause de déménagement, nous n’avons pas pu étudier les collections que Léon Morel a vendu en 1901 au British Muséum de Londres (Jully 1959). M. G. Varndell, Conservateur, nous a néanmoins communiqué une copie de l’inventaire. Pour la Drôme et le Vaucluse, 229 lames polies sont recensées.
On retrouve le même système de notation, avec un r placé après le numéro d’inventaire, sur les objets de la collection Plat et sur certaines pièces de la collection Vaufrey, dont l’origine est inconnue. Cette dernière pourrait donc peut-être provenir pour partie de P. Plat, via L. Vésignié.