A. Points de repères

En premier lieu, notons que si l’Internet constitue un nouveau moyen de communication, un nouveau média6, il s’insère par conséquent dans une histoire déjà riche et complexe. De récents travaux intègrent de fait le réseau Internet dans leur réflexion. Ainsi, l’Histoire des médias de Frédéric Barbier et Catherine Bertho Lavenir porte le sous-titre « de Diderot à Internet »7. Un court détour par l’histoire des machines à communiquer et plus particulièrement par l’histoire de la presse imprimée nous permettra de vérifier si les phénomènes récurrents mis en évidence par les chercheurs nous donnent des clés de compréhension concernant les développements de la presse sur Internet.

En second lieu, nous nous attacherons à étudier l’émergence de la notion de presse en ligne, depuis les premières expériences jusqu’à ses développements les plus récents. À travers l’évolution de cette presse électronique, nous tenterons de distinguer les orientations stratégiques dominantes à la lumière desquelles la situation actuelle paraît plus claire.

Partant d’une approche extrêmement large (les machines à communiquer) pour terminer à l’intérieur même des questions stratégiques de diversification des instances productrices de la presse en ligne, nous espérons ainsi définir clairement le contexte dans lequel situer notre recherche.

Notes
6.

Ne souhaitant pas nous engager dans une discussion complexe sur les différentes définitions possibles d’un média, nous faisons le choix de la définition minimale que donnent Bernard Lamizet et Ahmed Silem dans leur Dictionnaire encyclopédique des sciences de l’information et de la communication, Ellipses, Paris, 1997, p. 360 soit, «un moyen de communication que l’on peut définir, d’une part par son mode d’émission et d’autre part, par son mode de réception. Le mode d’émission est d’essence technologique, le mode de réception est lié aux sens humains (voir, entendre, sentir, toucher, goûter)».

7.

Ouvrage édité chez Armand Colin, Paris, 1996, 352 p.