3. Diffusion unidirectionnelle versus interactivité

Dans le prolongement de ce qui vient d’être écrit, il semble que la prise en considération du lecteur, auditeur ou téléspectateur implique une atteinte au modèle de diffusion unidirectionnelle des médias de masse pour donner la parole aux destinataires devenant à leur tour, durant quelques minutes ou quelques lignes, les destinateurs. Ainsi, les « talk show » de la télévision ou les émissions dites de « libre parole » sur certaines radios de la bande FM. Il ne s’agit pas ici d’évaluer la réalité de l’interactivité de ces différents espaces de parole au sein des médias mais simplement de noter leur développement ces dernières années alors que la presse quotidienne ne peut que très modestement tendre vers cette évolution. On notera peut-être plus de textes dans les pages « Rebonds » de Libération, accordant à différentes personnalités la possibilité d’être publiées sans subir la réécriture du journal. Espace de parole limité toutefois puisque seules s’expriment les personnes qui possèdent à la fois des compétences de réflexion et d’écriture et qui font autorité du fait de leur notoriété ou de leur fonction. Quant au courrier des lecteurs, il est généralement marginalisé dans la presse quotidienne, le plus souvent relégué dans les dernières pages du journal. Par-delà ce constat qui peut être considéré comme le résultat d’une politique éditoriale, il demeure des contraintes spécifiques à l’impression, notamment une temporalité différée, qui interdisent toute interactivité immédiate, tout dialogue direct.