b) 1982 – 1992 : Effervescence, expériences tous azimuts

1. Dans le monde, développement des banques de données économiques et financières , la presse en texte intégral est disponible en ligne sur les réseaux propriétaires.

Partout dans le monde, les expériences télématiques se poursuivent... Le nombre toujours plus important d’abonnés ou de terminaux en service renforce l’intérêt porté par les médias à ces nouveaux modes de diffusion de leur fonds informationnel. Mais ces perspectives attirent d’autres fournisseurs de contenu venant ainsi concurrencer les médias sur le terrain de l’information. Ainsi, en 1985, Captain au Japon dispose de 630 fournisseurs de contenu, Prestel en compte 1200 en 1986 et Bildschirmtext 3700...55

Les journaux généralistes doivent alors revoir leur stratégie pour ne pas être cantonnés sur le terrain de l’information générale dont le succès semble limité. Certains journaux se décident à mettre leurs petites annonces en ligne, d’autres proposent des jeux et des informations spécialisées comme USA Today qui crée un réseau propriétaire en 1989, appelé USA Today Sports Center. Cette période voit aussi l’abandon de quelques coûteuses expériences, Time Inc en 1983 ou Canada World Herald en 1991. L’explication de ces échecs serait tout simplement un manque d’intérêt du public pour ces services videotex.

Durant cette décennie, les chercheurs s’intéressent au développement des bases de données. Ce type de service est particulièrement rentable pour les journaux et groupes de presse économiques qui proposent informations et services en ligne à leur clientèle très professionnelle, stable et habituée à payer des abonnements élevés. L’offre se diversifie ensuite, avec des bases de données autorisant la consultation en texte intégral d’articles de quotidiens, magazines, lettres d’information, dépêches... Mais ces bases de données ne sont pas accessibles à tout le monde, généralement consultables via des serveurs professionnels comme Dialog pour la presse anglo-saxonne, Questel, Nexis.

Dans leurs articles, les analystes56 de ces formes nouvelles de diffusion d’informations journalistiques posent des questions concernant l’évolution de la consommation d’information, la diffusion internationale... Cependant, les banques de données ne touchent qu’un public très restreint constitué quasi exclusivement de professionnels qui souscrivent des abonnements et acceptent de payer un tarif horaire élevé pour les consultations. Ces services génèrent d’importants profits et emportent donc l’adhésion des titres de presse qui font office de référence absolue en matière d’information.

Il semble donc difficile d’assimiler ces réalisations à une diffusion grand public d’informations générales d’actualité même si les termes de presse et de journal électroniques sont fréquemment employés par les chercheurs.

Notes
55.

CARLSON David, ibid.

56.

Voir par exemple l’article intitulé « Marketing not ready for videotex. Electronic newspaper found unprofitable » in Editor and Publisher, 115 (35), août 1982, p. 7-8 ou celui de FERARINI Elizabeth, « The electronic newspaper-fact or fetish », in Proceedings of ’82, London, Online Conferences Ltd, 1982, p. 45-57 et enfin, celui de LEE Ann, SUMMIT Roger, « Will full-text on-line become electronic periodical ? » in Serials Review, 14 (3), 1988, p. 7-10