c) L’hypertextualité

Si aux yeux de certains, l’interactivité semble pouvoir ébranler le modèle de la communication de masse, l’hypertextualité semble dissoudre les limites, les frontières et donc l’intégrité de l’espace informationnel. Bien entendu il ne s’agit pas de nier l’intertextualité, l’interdiscursivité toujours déjà là dans tout énoncé ainsi que l’affirme Bakhtine :

‘« Ainsi, le discours écrit est, en quelque sorte partie intégrante d’une discussion idéologique à grande échelle : il répond à quelque chose, il réfute, il confirme, il anticipe sur les réponses et les objections potentielles cherche un soutien, etc. Toute énonciation, quelque signifiante et complète qu’elle soit par elle-même, ne constitue qu’une fraction d’un courant de communication verbale ininterrompu. »222

Il ne s’agit pas non plus d’ignorer la fragmentation des informations ou encore la multiplicité des collaborations toujours présentes dans ce que l’on appelle parfois le journal « mosaïque », « lieu d’une combinatoire où des informations de provenance diverse se conjuguent sous le regard du lecteur ».223.

Pour comprendre les spécificités de l’hypertextes et les enjeux qui lui sont attribués, nous prendrons le temps d’esquisser une définition et de faire un très bref rappel historique.

Notes
222.

BAKHTINE Mikhail, Le marxisme et la philosophie du langage, éd. de Minuit, Paris, 1977, p. 136

223.

MOUILLAUD Maurice, TÉTU Jean-François, Le journal quotidien, op. cit., p. 57