2. Autres facteurs

2.1 La question des sources

Quittant le strict domaine de la technique, il faut admettre que le nombre important de sites écartés pose la question de la source choisie et plus largement celle de la fiabilité des sources sur l’Internet. Pour expliquer de façon plus détaillée les raisons de notre choix, il faut savoir qu’en 1998, les sites répertoriant les journaux sur le Web n’étaient pas très nombreux. Nombre d’entre eux se trouvant aux Etats-Unis ne s’intéressaient qu’à cette seule région du monde. Parfois aussi, une présentation succincte accompagnait chaque référence. Ce type de stratégie a généralement une conséquence très concrète. Pour éviter des fichiers infiniment longs et lourds, de nombreuses divisions et sous-divisions sont nécessaires pour organiser l’ensemble. Si la connexion est plutôt poussive, il faut compter un mois ou deux pour récupérer les données et plus encore pour les traiter de façon à créer des listes simples et permettre à notre logiciel “aspirateur” de faire son travail... Ce genre de présentation est généralement l’occasion de proposer de la publicité sur chaque page consultée. Concrètement, cela complique encore un peu la tâche parce qu’une opération de tri devient nécessaire, ce qui consiste à entrer dans le code source des pages HTML et procéder à un important “nettoyage” pour ne conserver que l’essentiel : le nom des journaux et leur URL...

Si notre choix s’est porté sur cette liste gérée depuis la Suède, c’est que la connexion était le plus souvent rapide et que le site était actualisé régulièrement, ce qui pouvait laisser imaginer un important travail sur les données. L’absence de publicité et une construction rigoureuse nous ont favorablement impressionnée. Dernière vérification, la plupart des sites de journaux français se trouvaient répertoriés ce qui était plutôt bon signe.

Autre raison de notre choix qui aujourd’hui n’en serait plus : ce site ne se contentait pas de répertorier la presse, mais quelques chaînes de télévision et quelques radios figuraient dans les listes. En 1998, nous étions curieuse de voir l’offre des autres médias en matière d’information sur le Web. En réalité, nous avons rapidement constaté que les médias restaient essentiellement sur leurs savoir-faire : les radios proposaient du son, les télévisions utilisaient le Net pour proposer quelques divertissements et rappeler leurs programmes... Par ailleurs, leur très faible nombre, les différences majeures entre les offres et donc entre les questions soulevées nous ont ensuite fait renoncer à étudier les sites de télévision et de radio sur l’Internet.

Que reprochons-nous finalement à cette source ?

Essentiellement l’absence de vérification des informations intégrées à la base de données. Le nombre important de doublons, de sites à l’abandon depuis parfois plusieurs années, dont les adresses ont changé, les nombreux sites qui bloquent systématiquement le fonctionnement de l’ordinateur, ceux qui n’ont strictement aucun rapport avec l’information journalistique, etc. en sont la preuve évidente. À l’image de nombreuses sources d’information sur le réseau Internet, tri et traitement rigoureux de l’information semble donc faire défaut. Comme beaucoup de listes, celle que nous avons choisie sollicite les internautes pour qu’ils signalent tout nouveau site susceptible de figurer dans l’annuaire, ce qui explique probablement la quantité importante de données répertoriées et aussi leur faible niveau qualitatif..

Par ailleurs, comment interpréter le silence insistant du gestionnaire du site alors que nous avons tenté d’entrer en contact avec lui à plusieurs reprises et qu’il paraît à l’inverse fort prompt à actualiser sa liste en fonction des informations qui lui sont transmises ?

Dernier point qui mérite d’être souligné ici concernant ce type de répertoire : ne disposant pas, à l’évidence de relais dans la plupart des régions du monde, cette liste, à l’instar des autres consultées, propose des informations beaucoup plus complètes concernant le pays ou la zone géographique dont le gestionnaire est originaire. Ce qui dans notre cas est particulièrement évident si l’on en juge par l’importance surprenante du nombre de sites répertoriés en Suède, Norvège, Finlande et Danemark.