C. Conclusion de la partie I : entre mythes et réalités, les significations d’un décalage

Malgré les difficultés, les biais et les déceptions déjà longuement évoqués, l’observation de notre corpus permet de produire des résultats : une photographie de la presse en ligne dans le monde, le témoignage d’une situation ponctuelle. L’étude fait notamment apparaître un décalage immense entre promesses annoncées et l’état de la presse en ligne en 1998. Mais, si les éditeurs de la presse en ligne ont subi, comme tous les acteurs économiques, d’importantes pressions pour qu’ils intègrent les NTIC dans leurs pratiques professionnelles et développent une offre sur le Web, pragmatisme et prudence sont majoritairement de rigueur. Depuis les difficultés que l’on sait des entreprises « high tech » aux Etats-Unis et ailleurs, les discours se font, eux aussi moins enchanteurs. Quant aux plus pessimistes, aucune donnée concrète ne devrait pouvoir modifier leur jugement ; la presse toujours en recherche de débats et d’enjeux sociétaux à agiter restera, à n’en point douter, un espace d’expression occasionnel pour tous ces auteurs.

De nouveaux objectifs, plus précis, ont été assignés à la deuxième phase de la recherche. Le recentrage se fait tout particulièrement autour de la notion d’énonciation éditoriale à partir du questionnement dialectique filiation / autonomie, à partir des mises en formes de l’information, et enfin, à partir du travail de structuration du journal en ligne et des parcours de consultation proposés. Par ailleurs, les enseignements de la première phase de notre recherche nous conduisent à préférer l’analyse qualitative d’un corpus restreint, soigneusement sélectionné, vérifié, dont l’enregistrement ne sera pas automatisé pour conserver le maximum de maîtrise dans le déroulement des opérations...

Mais auparavant, nous estimons nécessaire d’étudier le dispositif technique de la presse en ligne pour apprécier plus précisément le rôle qu’il tient, la part qui lui revient dans les formes prises par les pages Web que nous étudions par la suite.