h) Signifier graphiquement la présence d’éléments réactifs

Nous avons déjà évoqué quelques-uns des aspects de l’hypertexte dans la première partie de cette recherche (aspects historiques, mythiques...). Nous n’y reviendrons donc pas, choisissant de traiter à présent de questions de création et de gestion des formes. Nous nous intéresserons par conséquent, au marquage visuel des divers objets activables d’une page Web, laissant de côté les questions de logiques qui sous-tendent leur création. (Cet aspect est plus particulièrement traité dans la dernière partie de notre travail).

Par principe, l’introduction d’éléments réactifs intègre l’idée de la rupture anticipée du contact avec ce qui est affiché à l’écran pour atteindre un autre fichier appelé à partir d’un lien ou d’un bouton. Il existe de multiples façons de signifier la présence d’éléments réactifs sur une page Web. La plus courante, directement issue du langage HTML de première génération, consiste à traiter le texte en bleu et à le souligner dans cette même couleur. Deux autres signes ne trompent pas : la transformation de l’aspect du curseur prenant le plus souvent la forme d’une main fermée, index pointé ; enfin, l’inscription en bas de la fenêtre ouverte par le navigateur de l’adresse du fichier dont il est possible de demander l’affichage. Mais les éléments réactifs au sein d’une page Web peuvent être de différentes natures. Les boutons, à l’habillage graphique particulier, dissimulent de la programmation qui commande des actions comme celles de rechercher dans une base de donnée, activer une séquence sonore ou valider une commande par exemple. Les images peuvent, elles aussi, dissimuler un lien activable sans que visuellement la présence de ce lien soit manifeste. Seul moyen de détection possible : faire passer le curseur à la surface de toutes les images de la page.

Il semble que les codes en matière de marquage visuel des éléments réactifs au sein d’une page Web ne soient pas aussi figés que la programmation HTML des débuts pouvait le laisser imaginer. Si tous les éléments d’une page sont susceptibles de cacher une commande, comment le metteur en forme de ces mêmes pages peut-il le faire comprendre à l’internaute ? Il appartient donc au concepteur graphique de sites Web de déterminer un code adapté à la stratégie éditoriale. Il s’agit bien d’une élaboration, à chaque fois singulière, selon que l’errance ou l’efficacité est préférée, selon que l’on cherche à surprendre ou à rassurer, selon que l’on s’adresse à un public de joueurs ou de professionnel pressés... Le marquage visuel des éléments réactifs est donc à envisager comme un travail de création, moins anecdotique qu’il n’y paraît de prime abord.