Nombre total de titres publiés en décembre 2000 : 39

Jusqu’en 1989, trois maisons d’édition se partagent la publication des textes de Bobin. Il s’agit des éditions Brandes, qui inaugurent l’entrée dans le champ littéraire de l’écrivain par la publication de plusieurs courts textes, Lettre pourpre 87 , Le Feu des chambres 88, Le Baiser de marbre noir 89, Dame, roi, valet 90 . A partir de 1985, Fata Morgana publie également une série de textes, rejoint en 1986 par la collection dirigée par Michel Camus, Lettres Vives. Et à partir de 1989, c’est Gallimard, qui accueille une partie de ses textes. En parallèle, de nombreux écrits qu’on retrouve parfois publiés tout d’abord dans la collection « Le Chemin » de Gallimard ont commencé par paraître dans des revues (non uniquement littéraires d’ailleurs) : ainsi à partir de 1986, Bobin publie de nombreux textes dans la revue nrf de Gallimard, puis dans Agone, L’Autre Journal, La Rue (journal des sans-abris). Les effets de ces publications pour l’auteur et les revues sont différents selon la notoriété respective de Bobin et de celles-ci : soit il s’agit d’une revue renommée et cela contribue à rendre visible l’écrivain dans le champ littéraire, soit il s’agit de revues marginales, débutantes, en quête de légitimité, et qui puisent dans la popularité naissante de Bobin une certaine reconnaissance.

Dès 1991, l’écrivain peut vivre des revenus et bourses procurés par son activité littéraire. Ses petits emplois et les périodes de chômage cessent alors. Quatorze ans se seront écoulés entre la date où son premier texte, Lettre pourpre paraît aux Editions Brandes et où une autonomie financière lui permet de déclarer lors d’une émission à Radio-Fourvière (devenue Radio Chrétiennes de France, RCF) « je n’ai pratiquement pas d’obligation du temps ».

La périodicité des publications de ses textes prend une tournure stable durant la décennie quatre-vingt. De 1985 à 1989 (sauf en 1986 où trois titres paraissent simultanément), environ un ouvrage par an est publié dans de petites maisons d’éditions. A partir des années 1990, une tendance semble se dégager des modes de publication de cet auteur. Deux (ou plus certaines années) ouvrages paraissent simultanément dans deux maisons d’éditions d’inégal prestige : il s’agit de Gallimard et d’une maison d’édition plus confidentielle et spécialisée dans l’écriture poétique et intimiste (Fata Morgana, Lettres Vives, Le Temps qu’il fait, Théodore Balmoral). Il en va de même lorsqu’il s’agit de sortie de textes dans la collection Folio. A chaque parution d’un texte en Folio, un nouveau livre publié dans une maison d’édition moins connue, moins diffusée et plus restreinte accompagne cette sortie. Cette manière de procéder se poursuit tout au long de la décennie quatre-vingt-dix, ainsi qu’on peut l’observer au tableau de la page suivante.

Notes
87.

Christian Bobin, Lettre pourpre , éditions Brandes, 1977

88.

Christian Bobin, Le Feu des chambres, éditions Brandes, 1978

89.

Christian Bobin, Le Baiser de marbre noir, éditions Brandes, 1984

90.

Christian Bobin, Dame, roi, valet, éditions Brandes, 1987