L’usage des références intertextuelles littéraires

Durant les huit séances de cours, il faut constater que l’usage de références intertextuelles empruntées à la littérature est peu fréquent. Celles-ci ne portent qu’une seule fois sur un poète qui évoque d’une manière proche de Bobin un thème particulier. Il s’agit de Supervielle :

‘« Mais le texte progresse sans montrer sa progression. Tout en donnant l’impression d’une lenteur. Ça me rappelle les quelques vers d’un poème de Supervielle que je vous avais distribué en module, qui disait ceci : « c’est beau d’avoir donné visage à ces mots, femme, enfant, et servi de rivage à d’errants continents, et d’avoir atteint l’âme à petits coups de rame pour ne l’effaroucher d’une brusque approchée ». On dirait que le texte de Bobin est aussi une approchée de l’âme, c’est-à-dire des choses essentielles, de la vie de l’esprit qui tient le monde, comme ça, par petite approchée, à petits coups de rame. Pour ne pas l’effaroucher. Essayer de saisir cette réalité presque de manière fulgurante. »’

Ne pas inscrire la production littéraire de Bobin dans un ensemble de références intertextuelles conséquentes contribue à en faire un écrivain à part, qui ne ressemble à nul autre, y compris dans le champ littéraire. Cette singularité posée par l’enseignant est ce qui explique sa difficulté à faire une analyse de texte. Car non seulement lui font défaut les analyses de textes officielles (qui existent pour d’autres auteurs), mais également des points de références dans la littérature et la poésie.