3.4.2.4 Analyse des indices discriminants évoqués par les sujets

Les indices linguistiques évoqués par les sujets lors de la phase d’évaluation qui a suivi l’expérience donnent des éclaircissements supplémentaires sur certains des points mentionnés ci-dessus.

Tableau 18 : Indices discriminants des langues romanes évoqués par les sujets roumains.
Langue Indices
Espagnol 1. la fréquence des sons [θ], [l], [x]
2. la ressemblance avec l’italien et le portugais
Italien 1. la mélodie
2. l’intonation
3. le rythme
4. le débit de parole
5. les ’mots prolongés’
6. ’l’articulation claire’
Portugais 7. la fréquence des sons [ ], [ ], [u] (ci-inclus dans les terminaisons)
8. l’accent
9 la ’prononciation gutturale’
10. la ’(prononciation) moins dure que l’espagnol’
11. la ’ressemblance au russe’
Français 1. la fréquence des sons [r] et [l]
2. voyelles arrondies (’les sons sont prononcés avec un arrondissement des lèvres’)
3. les voyelles nasales
4. le rythme spécifique (’langue douce, calme’)
5. la ressemblance au portugais

Les indices évoqués par les sujets laissent penser que certaines langues ont mis à leur disposition des indices plus importants que les autres langues.

Le cas le plus représentatif est celui de l’italien, visiblement reconnu grâce à sa spécificité prosodique. D’ailleurs, cette spécificité de l’italien a été d’une importance évidente telle que toute autre tentative de trouver des indices linguistiques supplémentaires a semblé impossible aux sujets roumains.

Ensuite, les voyelles nasales et antérieures arrondies auraient permis de reconnaître le français. En outre, la réalisation uvulaire [ message URL SCHEM14.gif] et les particularités rythmiques représentent aussi les indices discriminants importants du français. Par ailleurs, il s’agit des éléments les plus difficiles à acquérir lors de l’apprentissage du français en tant que langue étrangère par les roumains, et les sujets semblent se rappeler en fait les difficultés qu’ils ont connues lors de l’enseignement du français. Enfin, certains sujets ont comparé cette langue avec le portugais, sans pour autant préciser les fondements linguistiques d’une telle association.

L’espagnol a été identifié grâce aux segments spécifiques repérés aussi par les Français, à savoir [θ], [l] et [x]. De plus, la langue a été considérée comme située à mi-chemin entre l’italien et le portugais.

Finalement, le portugais a suscité des commentaires assez vagues, comme une langue ayant une ’prononciation gutturale’, mais aussi ’une prononciation moins dure que l’espagnol’ ou encore, une langue qui ’ ressemble au russe’. De plus, la fréquence des consonnes fricatives a été de nouveau remarquée (voir aussi les commentaires des sujets français).