3.4.3.5 Discussion

Arrivés au terme de ce sous-chapitre, nous sommes en mesure de formuler plusieurs remarques concernant le comportement perceptif d’une population parlant une langue maternelle non-romane. Tout d’abord, il s’est avéré que l’absence des facteurs ’langue maternelle’ et ’familiarité’ oriente davantage les sujets vers la recherche des indices acoustiques. Ensuite, et comme une conséquence directe de cet état de faits, la hiérarchie de familiarité semble être remplacée par une hiérarchie déterminée par le poids potentiel des indices spécifiques de la langue. Les réactions des sujets japonais nous laissent penser que les langues comme le portugais et le roumain ont fourni plus d’informations linguistiques pertinentes que les autres, d’où leur traitement privilégié.

En revanche, la non-familiarité avec les langues multiplie les réponses au hasard, d’où la difficulté d’analyse. En effet, l’apprentissage antérieur au test n’a pas été d’une grande aide et en absence de réelles connaissances préalables sur les langues romanes, les sujets se sont souvent contentés de répondre au hasard. Les traitements statistiques effectués font preuve d’une dominance du portugais et du roumain en tant que langues porteuses d’indices discriminants. De ce fait, à la suite d’une analyse MDS nous avons associée la dimension principale au trait qu’on pourrait appeler [+/- indices robustes]. Cela montre que malgré la méconnaissance des langues romanes, certaines d’entre elles ont été clairement distinguées des autres de façon statistiquement significative. Nous faisons référence ici au portugais et au roumain.

La section suivante est consacrée aux résultats d’une population de langue non-maternelle romane dont les acquis linguistiques pour ce qui est de la famille des idiomes néo-latins antérieurs sont plus importants que chez les Japonais. Nous espérons ainsi éliminer l’impact du hasard dans l’obtention des résultats et mettre en évidence d’autres stratégies perceptives de nature proprement linguistique.