5.4.4 vers une ’cartographie perceptive’ des langues

Le quatrième axe de recherche représentera une généralisation des travaux que nous avons l’intention de consacrer à la notion de ’cartographie perceptive’ des langues. Il s’agit donc de compléter et d’affiner l’idée de ’distance linguistique’ en établissant des rapports inter-familles linguistiques. La notion de distance linguistique a à la fois un poids génétique et taxinomique. Aussi, serions-nous intéressés par l’élargissement des démarches axées sur le parallélisme entre les particularités structurelles et l’expertise perceptive adjacente, et qui a été mis en oeuvre lors de l’étape consacrée aux langues romanes, à d’autres familles linguistiques, européennes ou autres. La prise en compte des langues de notre continent nous semble particulièrement significative, dans la perspective des exigences grandissantes de l’Europe, et qui supposent un multilinguisme croissant, accompagné de la nécessité naturelle d’intercompréhension.

Une comparaison des familles linguistiques européennes serait pertinente pour l’identification automatique des langues, étant donné la grande variabilité des corpus axés sur des critères de sélection généralement extra-linguistiques. Ultérieurement, une contrepartie perceptive pourrait mettre en évidence le rôle des critères [+/- traits typologiques communs] et [+/- parenté] des langues analysées. Il serait donc intéressant de voir la configuration des ’cartes perceptives’ lorsque des langues remplissant les deux critères sont présentées aux sujets. Seront-ils tentés de prêter le plus d’attention aux traits communs génétiquement justifiés et donc de regrouper les langues d’après leur lien de parenté (i.e., selon des critères non-linguistiques) ou bien, les spécificités associant les langues à une taxinomie commune auront-elles la suprématie ? De ce fait, la méthodologie qui s’est avéré fructueuse pour les langues romanes pourra trouver une application plus large.