1.1.4.1. Le modèle de Daneman et Carpenter (1980)

Ce modèle s’appuie sur l’étude différentielle de la compréhension de texte, visant à montrer que les individus diffèrent dans la mise en oeuvre des processus d’intégration requis par la lecture. Pour Daneman et Carpenter (1980), une répartition déséquilibrée des capacités de la MDT entre le traitement des mots et le stockage des informations antérieurement traitées pourrait expliquer les différences de performance de lecture. Cette hypothèse, validée par le biais du test d’empan de lecture (§ 1.1.2) a permis de montrer que cet empan constituait un indicateur fiable de la capacité de MDT distribuée de manière flexible vers ses fonctions de stockage et de traitement en fonction des stratégies mises en oeuvre pour exécuter la tâche. Le principe du modèle est que les capacités inutilisées du traitement sont affectées au maintien des résultats de ces opérations de traitement. Lorsque ces derniers sont coûteux, les capacités disponibles diminuent et la quantité d’information pouvant être stockée est alors réduite. En définitive, l’efficacité du traitement détermine ici directement l’espace disponible pour le maintien de l’information. Toutefois, la capacité de traitement n’est pas une propriété générale mais une capacité opérationnelle, spécifique à un ensemble d’opérations mentales, en l’occurrence ici, l’activité de compréhension de texte.