1.1.4.2. Le modèle de Schneider et Detweiler (1987)

Le modèle de Schneider et Detweiler (1987) est une architecture connexionniste constitué de régions de traitements inter reliées et organisées en plusieurs modules de traitement. Un système de contrôle supervise le maintien et la sortie de l’information provenant des divers modules et régions. La particularité du modèle est que l’information qui circule dans le système est associée à un contexte temporel qui facilite la récupération des informations même après un court délai et permet de reprendre une activité interrompue sans dégradation des performances. L’architecture du modèle comporte trois niveaux hiérarchiques de représentation du plus local au plus général. Le premier indique comment le système stocke, catégorise et transmet l’information en son sein. Le second permet d’accéder à une représentation des phénomènes de stockage temporaire dans les modules et des traitements séquentiels qui s’y déroulent. Le troisième concerne l’architecture complète du système de MDT (figure 1.4.).

C’est à un niveau général du système que les interactions entre les régions de traitement sont représentées. Celles-ci sont supervisées par le contrôle central qui échange des informations avec chaque module mais ne communique pas directement avec les vecteurs « messagers ». Le centre de contrôle ne s’apparente donc pas à un « exécuteur central » au sein duquel la totalité des messages doit transiter. Deux modules peuvent communiquer entre eux sans que l’information soit obligatoirement transmise au centre de contrôle. Cela favorise la circulation rapide de l’information et permet aux différentes régions d’activer conjointement et automatiquement une autre région de traitement.

L’originalité du modèle repose sur l’information de contexte qui module le système de stockage de la MDT. Le contexte de stockage joue en effet un rôle critique dans le maintien temporaire de l’information à l’intérieur du système, car il rend compte des variations continuelles des représentations liées à l’état interne du sujet. Quand la région étiquetée « contexte » transfère de l’information dans la boucle des vecteurs « messagers », elle vient moduler le stockage de l’information circulant dans le système. Cette modulation dépend principalement des codes activés lors de la transmission de l’information et de la vitesse de déclin spécifique aux différentes connexions réalisées dans les modules.

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Fig. 1.4. — Architecture du modèle connexionniste de Schneider et Detweiler (1987) : régions de traitement du système (haut) et système de contrôle (bas).

L’architecture du modèle comporte plusieurs espaces de stockage qui se situent dans différentes régions et dans les différents modules de chaque région. Ces espaces de stockage, à capacité limitée, assurent les entrées et sorties séquentielles de l’information. Selon Schneider et Detweiler (1987), l’information de contexte est un indice utile pour la récupération des informations transitant dans ces buffers. Plus généralement, le stockage dépendrait du type de module activé, du type d’information transmise à travers les vecteurs « messagers » et du codage utilisé. Parallèlement au stockage, il existerait une grande variété de stratégies de traitement en MDT. Cette diversité de stratégies s’expliquerait par le nombre important de régions et modules de traitement, d’espaces de stockage et de systèmes de contrôle. Dans le modèle, les stratégies reposent sur l’allocation de ressources diversifiées contribuant aux espaces de stockage et aux structures de contrôle. Bien que relativement complexe, cette architecture intègre certaines contraintes biologiques et comportementales capable de rendre compte de la complexité de la mémoire humaine.