1.1.4.7. Conclusion

L’émergence des modèles de MDT issus de la métaphore neurologique (Anderson, 1983; Cowan, 1988; Engle, 1990; Just et Carpenter, 1992) répond à l’ambition d’interpréter différemment les données empiriques sur les performances en MDT en vue de formuler des hypothèses fonctionnelles nouvelles. L’implication théorique de l’approche énergétique est que les composantes de stockage et de traitement de l’information ne sont plus dissociées. La dimension traitement se révèle être centrale. En effet, l’information n’est pas maintenue pour être traitée, mais c’est le maintien qui résulte du traitement (Roulin et Monnier, 1996). Ces modèles permettraient de mieux rendre compte de la spécificité des capacités de la MDT en fonction de l’activité cognitive. En revanche, le fait que chacun d’eux s’origine dans un domaine de recherche spécifique qui a développé ses propres représentations et concepts ne facilite pas leur généralisation aux domaines voisins.

À l’inverse, le modèle de Baddeley (1986), qui se situe à mi-chemin entre la métaphore spatio-temporelle et énergétique, constitue un cadre interprétatif relativement robuste et ouvert pour opérationnaliser les mécanismes. Il a en effet permis de spécifier le système responsable du maintien actif de l’information verbale (§1.2.) tout en restant ouvert sur une conception énergétique de l’instance de contrôle (§1.1.3.). Ce modèle repose sur un solide corpus de données empiriques. Il représente donc un bon cadre de pensée pour aborder la question de la modulation du fonctionnement mnésique à court terme en situation d’induction émotionnelle. De plus, nous verrons que la plupart des travaux menés sur cette question ont fait appel à ce modèle (Chapitre2).