1.2. Le système de la boucle phonologique

De manière générale, quelle que soit la modalité d’entrée de l’information dans le système mnésique, celle-ci fait l’objet d’un codage, c’est-à-dire d’une transformation liée au fait que ce n’est pas le stimulus lui-même qui est enregistré, mais une représentation de celui-ci.

Conrad et Hule (1964, cités dans Lecocq, 1994, Baddeley, 1992b et Baddeley, 1993a) ont examiné les erreurs d’intrusion à une tâche de rappel de lettres et de discrimination auditive. Les performances ont montré que les intrusions étaient phonologiquement similaires aux items correctement rappelés et que la tâche de discrimination générait le même type d’erreurs que pour le rappel de lettres. Ces données ont suggéré à Conrad et Hule que le stockage à court terme d’un matériel présenté visuellement reposait sur un codage acoustique.

Dans une expérience utilisant quatre classes de mots, Baddeley (1966, cité dans Baddeley, 1993a) a montré que la mémoire immédiate dépendait de l’information phonologique. Des mots ayant une ressemblance phonologique (tas, bas, pas, ras, mas) ou aucune ressemblance phonologique (pot, barre, vol, pierre, riz), des mots dont le sens se ressemblait (grand, large, haut, gros, vaste) et enfin des mots dont le sens était différent (beau, tard, froid, cher, mince) ont été présentés. La tâche consistait en un rappel sériel immédiat de ces classes de mots. Les résultats ont clairement montré que les items ayant une ressemblance phonologique étaient beaucoup plus difficiles à apprendre que les autres classes d’items. Ces résultats ont suggéré que la mémorisation était médiatisée par la sonorité ou les propriétés articulatoires des items encodés.