2.3.2. Choix d’une technique d’induction

La série d’expériences présentée en seconde partie repose sur l’utilisation d’un matériel anxiogène propre à induire une émotion négative. Le caractère anxiogène du matériel (images, sons, contexte expérimental) vise à créer un état émotionnel voisin d’une anxiété transitoire résultant de processus d’évaluation propres à chaque individu.

Lang, Bradley et Cuthbert (1998) ont élaboré un matériel inducteur visuel (I.A.P.S.)4 en contrôlant la valence des images et le niveau d’éveil qu’elles induisaient. Dans cet espace bidimensionnel, des images de visages mutilés ont été jugées comme provoquant plus d’éveil et moins de plaisir comparativement à d’autres images négatives. Ces données suggèrent que notre corpus d’images anxiogènes (expériences 1&2) représentant des corps mutilés et des scènes de guerres est adéquat pour induire une émotion déplaisante et suffisamment intense. Un argument supplémentaire s’appuie sur l’étude de Sutton et coll. (1997, cités dans Davidson et Irwin, 1999) où des images négatives et positives ont été présentées à des sujets. La mesure de leur activité cérébrale a révélé l’activation des régions préfrontales droites correspondant à l’émergence d’une émotion négative et l’activation des régions préfrontales gauches correspondant à l’émergence d’une émotion positive. Cela a permis de montrer que la présentation d’images inductrices activait certaines régions cérébrales responsables des émotions.

Notes
4.

International Affective Picture System