1.3.2. Matériel expérimental
1.3.2.1. La tâche de Running Span
La tâche de Running Span a été réalisée sur Macintosh à partir du logiciel Psyscope (Cohen, Mc Whinney et Provost, 1993). Elle consistait à présenter des listes de consonnes dont la longueur variait de manière imprévisible. Pour chaque liste, les sujets devaient rappeler dans l’ordre les n items les plus récents. Cette opération requérait l’activité de la boucle phonologique et de l’exécuteur central pour le maintien et la mise à jour simultanée des items en mémoire.
Dans l’expérience, 72 listes d’items incluant toutes les consonnes de l’alphabet ont été produites aléatoirement (Annexe 1). Aucune consonne n’était répétée dans la même liste et l’existence d’acronymes a été contrôlée. Des séries de quatre, six et huit consonnes ou bien cinq, sept, et neuf consonnes ont été réparties de manière égale en quatre blocs de neuf essais dans deux conditions d’empan (quatre vs cinq). De cette manière, chaque bloc d’essais comprenait trois listes de chaque longueur dont l’ordre aléatoire d’apparition ne variait pas entre les sujets. Par exemple, en condition d’empan quatre dans laquelle les sujets devaient rappeler les quatre derniers items de la liste, chaque bloc d’essais contenait trois listes de quatre, six et huit consonnes. En condition d’empan cinq, les listes de cinq, sept ou neuf consonnes étaient réparties de manière identique. Pour chaque condition d’empan, le premier bloc de neuf essais constituait une phase d’entraînement non incluse dans l’analyse statistique.
Pour chaque liste, les consonnes étaient présentées une à une au centre de l’écran toutes les secondes et demi. Celles-ci6 étaient affichées en capitales sur un fond blanc et apparaissaient en noir pendant 850 ms. Le temps inter stimuli était de 650 ms.
Pour initier une liste, les sujets devaient appuyer sur la barre d’espace et voyaient apparaître la première consonne 650 ms après. Les sujets ignoraient toujours combien de consonnes seraient présentées. Seul un signal clairement audible retentissait 650 ms après le dernier item et indiquait la fin de la liste. À ce signal, le rappel sériel strict des n7 derniers items était exigé du plus ancien ou plus récent.
La consigne précisait que certaines listes ne comportaient que quatre ou cinq items. Il n’était donc pas permis d’ignorer ces items. Elle soulignait également que les listes contenaient un nombre variable d’items et qu’il était préférable de les deviner au cas où le sujet ne parvenait pas à les restituer. L’exigence d’un rappel complet permettait d’éviter l’interruption du processus de réponse pour faciliter l’observation des processus cognitifs engagés dans la récupération des traces mnésiques.
La mise à jour continue des dernières consonnes encodées en fonction des longueurs de liste demandait un haut niveau de flexibilité attentionnelle. La complexité de la tâche de Running Span résidait à la fois dans la quantité de mises à jour (Facteur nombre de mises à jour) exigée par la variation des longueurs de listes, et dans le nombre de consonnes qu’il fallait maintenir disponible pour le rappel (Facteur empan).