1.3.2.3. Évaluation et contrôle de l’état émotionnel

Une validation des items du questionnaire destiné à évaluer l’état émotionnel ressenti par les participants à la suite de l’induction a été réalisée.

Quarante-deux étudiants¹¹ en second cycle de psychologie ont jugé deux listes d’adjectifs. La première contenait 42 adjectifs traduisant de manière plus ou moins adéquate un état d’anxiété. La deuxième comportait 40 adjectifs désignant avec plus ou moins de justesse un état contraire à l’anxiété. Pour les deux listes, les étudiants devaient évaluer, sur une échelle en six points, la congruence des adjectifs avec l’état désigné (anxiété vs contraire à l’anxiété). Les adjectifs dont le score moyen de congruence était supérieur ou égal à quatre ont été présélectionnés. Un critère secondaire, relatif au contexte expérimental, a permis de retenir les adjectifs qui semblaient les plus appropriés à la situation de passation. Au final, une série de huit adjectifs (tableaux 1.2. & 1.3.), dont quatre désignant un état contraire à l’anxiété (calme, détendu, tranquille et confiant) et quatre désignant un état d’anxiété (anxieux, inquiet, stressé et troublé), a été retenue.

À partir de cette sélection, huit échelles ont été présentées aux participants afin qu’ils évaluent, suite à la phase d’induction, leur état émotionnel. Pour chaque échelle, une note comprise entre un et six a été recueillie. Une note élevée signifiait que l’adjectif associé à l’échelle traduisait correctement l’état émotionnel dont le sujet faisait l’expérience, alors qu’une note faible signifiait l’inverse.

L’homogénéité des notes obtenues par l’ensemble des sujets pour une même catégorie d’adjectifs (congruent versus non congruent avec un état d’anxiété) a été contrôlée à l’aide d’une matrice d’inter corrélation. Cette matrice, illustrée par le tableau 1.4., révèle des corrélations faibles entre les adjectifs congruents et non congruents avec un état d’anxiété. Inversement, elle indique des corrélations positives et relativement élevées entre les adjectifs appartenant à la même catégorie.

Afin de valider la structure bipolaire du questionnaire, une analyse factorielle en composantes principales a été conduite sur les scores d’auto-évaluation de l’ensemble des participants. L’analyse met en évidence un premier facteur qui parvient à expliquer 56 % de la variance des scores (Annexe 6 ) et oppose nettement les adjectifs congruents et non congruents avec un état d’anxiété. Cette opposition suggère que le premier facteur rend compte de la valence associée à chaque item et valide ainsi l’hypothèse d’une structure de questionnaire possédant deux pôles antagonistes positifs et négatifs.

Le calcul des notes en facteur attribuées à chacun des sujets pour le premier facteur a permis d’obtenir une variable synthétique capable de rendre compte, pour une part importante, des scores d’auto-évaluation des sujets contrôle et induits. La comparaison statistique de ces scores révèle l’existence d’un effet significatif du facteur induction (F(1,46) = 14,49 ; p = .0004). Ce résultat valide l’efficacité de la procédure d’induction car il indique qu’en comparaison avec les sujets contrôle, les sujets induits évaluent leur état comme étant significativement plus congruent avec un état d’anxiété.