3.5.1.2. Latence au rappel et durée de réponse

3.5.1.2.1. Latence au rappel de la première consonne

Cette analyse est réalisée sur 44 sujets car les données de deux sujets ont été exclues en raison de leurs valeurs aberrantes. L’effet principal de l’empan est significatif (F(1,43) = 9,47 ; p = .0036) et indique que plus le nombre d’items à restituer est grand, plus les latences sont élevées. L’effet principal du rappel (F(2,86) = 62,95 ; p = .0001) montre que le temps nécessaire pour entamer la restitution est nettement plus long au rappel alphabétique qu’au rappel inversé, lui-même significativement plus long qu’au rappel sériel. Il n’existe pas d’interaction entre le rappel et l’empan. Ainsi, la différence de latence entre la réorganisation alphabétique et inversée pour l’empan 5 n’est pas plus grande que pour l’empan 4. Ceci rappelle le phénomène observé au Running Span où l’augmentation du nombre de mises à jour n’exerçait pas d’effet sur les latences.

Les résultats révèlent un effet principal du nombre de distracteurs (F(2,86) = 3,89 ; p = .0242). Celui-ci indique que pour les listes ayant un ou plusieurs distracteurs, les latences sont plus longues. L’interaction entre le nombre de distracteurs et l’empan est significative (F(2,86) =3,19 ; p =.0461). Elle montre en figure 3.3. que la présence de distracteurs allonge les latences uniquement pour une charge mnésique de cinq items.

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Fig. 5.3.— Effet de l’interaction entre le nombre de distracteurs et l’empan sur les latences au rappel de la première consonne

Le calcul des contrastes ne révèle pas de différence significative entre les conditions comportant 1 ou 3 distracteurs. Toutefois, pour les listes qui en contiennent, l’allongement des latences suggère qu’il existe un mécanisme d’inhibition capable de les écarter du rappel. Si cette interprétation est juste, le rappel ne devrait pas contenir un nombre élevé de distracteurs. Aussi, un examen du taux moyen de distracteurs présents

dans les réponses de chaque sujet est calculé comme suit :

Ce rapport fournit un taux moyen de 3,5 % soit une très faible quantité de distracteurs rappelés. Cela est cohérent avec l’idée qu’un mécanisme d’inhibition contrôlé est mis à contribution pour les empêcher d’être mêlés au rappel. Un argument supplémentaire en faveur de cette hypothèse serait la mise en évidence, chez les sujets ayant le plus fort taux de distracteurs, de latences plus courtes. Ainsi, les latences des sujets ayant un taux d’intrusion nul (14s) sont comparées à celles des sujets ayant un taux d’intrusion supérieur à zéro (32s). L’analyse de la variance révèle un effet principal du taux d’intrusion sur les latences (F(1,42) = 6,02 ; p = .0184). Les sujets ayant un taux d’intrusion supérieur à zéro ont des latences plus courtes que ceux ayant un taux nul.