3.5.2.2. Latence au rappel et durée de réponse

Comme précédemment, les données aberrantes de deux sujets sont exclues des analyses. Le nombre de « réactifs » s’élève à 18 et le nombre de « non réactifs » à 26. L’analyse révèle un effet principal de la réactivité (F(1,42) = 4,27 ; p = .0451) sur les latences. Contrairement aux résultats observés à la tâche de Running Span, les sujets « réactifs » répondent ici plus vite (1952 ms) que les « non réactifs » (2485 ms).

Il n’existe pas d’effet principal de la réactivité émotionnelle sur la durée des réponses. En revanche, l’interaction entre la réactivité émotionnelle et l’empan (F(1,42) = 4,22 ; p = .0463) est significative. Elle montre que pour un empan supérieur à quatre, les sujets « réactifs » répondent plus rapidement que les sujets « non réactifs » (figure 3.6.).

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Fig. 5.6.—Effet de l’interaction entre la réactivité émotionnelle et l’empan sur la durée de la réponse

La diminution significative des latences et des durées de réponse chez les sujets « réactifs » est inattendue. Il est possible toutefois qu’elle ait une relation directe avec le nombre réel d’items restitués en fonction de la réaction émotionnelle des sujets. Ainsi, nous avons estimé le ’nombre total d’items restitués’ en faisant le décompte des items rappelés par chaque sujet sans tenir compte des facteurs de rappel et d’empan. Le test t de comparaison de moyenne entre le nombre total d’items rappelés chez les sujets « réactifs » et « non réactifs » révèle une différence significative (t=-3,696 ; ddl=44 ; p=.0006) montrant que les sujets ’réactifs’ restituent moins d’items (91%) que les ’non réactifs’ (95%)20. Enfin, aucune interaction n’est significative entre la réactivité et le nombre de distracteurs, ni sur les latences, ni sur les durées de réponse.

Notes
20.

Deux analyses de covariance ont été réalisées pour vérifier l’influence concomitante de la réactivité et du nombre d’items restitués sur les latences et la durée des réponses. Celles-ci ne révèlent aucun effet conjoint de la réactivité et du nombre total d’items restitués sur les latences ou la durée des réponses. Ces données sont néanmoins particulièrement difficile à interpréter parce que la covariable (nbr. d’items restitués) n’est pas indépendante du facteur Réactivité.