4.3.2.2. La technique d’induction émotionnelle

La méthode d’induction consiste à placer le participant dans une situation critique où ses besoins de réussite et d’estime de soi sont manipulés. Il est admis, en effet, que les émotions proviennent souvent de satisfaction ou de frustration des besoins d’accomplissement (Hemenover et Dienstbier, 1996). Notre procédure vise donc à contrôler ces besoins par le biais d’un feedback erroné positif ou négatif concernant les performances du sujet à un test prétendu estimer ses habiletés cognitives (Gerrards-Hesse et coll., 1994).

En début de passation, le sujet est averti que ses performances au cours de l’entraînement sont évaluées pour tester ses stratégies immédiates de résolution de problème. On lui annonce que celles-ci rendent compte de la qualité du raisonnement et du niveau d’adaptation. Cet avertissement, qui est en réalité une fausse information, est destiné à mobiliser l’estime de soi et à créer un enjeu affectif lié aux capacités intellectuelles. À l’issue de l’entraînement, on explique au sujet qu’en comparaison avec les résultats de 50 sujets adultes, ses performances sont insuffisantes. La révélation de ce résultat fictif est censée altérer le sentiment d’estime de soi et produire l’émergence d’une émotion négative. Chez les sujets contrôle en revanche, la même phase d’entraînement est présentée sous la forme d’un simple temps de familiarisation. Aucun enjeu sur la réussite à la tâche n’est donc introduit avant que le sujet ne s’y engage.