4.3.2.3. Contrôle de l’état émotionnel induit

4.3.2.3.1. Mesure subjective: Auto-évaluation sur les échelles

Cette mesure s’effectue sur les mêmes échelles d’adjectifs que précédemment. Deux temps d’évaluation sont prévus sur chaque échelle, avant et après l’induction.

L’analyse factorielle en composantes principales effectuée sur la totalité des scores d’auto-évaluation, met une nouvelle fois en évidence un premier facteur qui explique 47 % de la variance des scores (Annexe 13). Celui-ci oppose les adjectifs congruents aux adjectifs non congruents avec un état d’anxiété, et traduit la valence associée à chaque item du questionnaire. Toutefois, l’analyse de la variance des notes en facteur attribuées au facteur « valence » ne révèle pas de différence significative entre les deux groupes. La qualité des effets de l’induction par la manipulation des besoins de réussite doit vraisemblablement être fortement liée aux différences inter individuelles. Ainsi, des sujets contrôle peuvent apprécier la qualité de leur activité cognitive au cours de la phase d’entraînement et ressentir, même sans feedback, un état négatif vis-à-vis de leurs performances. Cela limite alors la possibilité de différencier les deux groupes par la procédure d’auto-évaluation de l’état émotionnel.

À défaut d’obtenir une distinction entre les groupes avec l’analyse factorielle, nous avons effectué une autre analyse qui fournit des indications sur l’état émotionnel des sujets. Deux scores moyens d’auto-évaluation ont été générés sur les deux catégories d’échelles, avant et après la phase d’induction. Au total, chaque sujet disposait de quatre valeurs moyennes comprises entre un et six, correspondant respectivement au niveau de « détente » et « d’anxiété » avant puis après l’induction. Une valeur élevée signifiait que les adjectifs traduisaient bien l’état émotionnel du sujet, alors qu’une valeur faible signifiait l’inverse.

Deux analyses de la variance ont été effectuées pour étudier la modification de l’état émotionnel des sujets, et pour comparer les scores « d’anxiété » et de « détente » des deux groupes selon les différents moments de l’auto-évaluation. La première analyse montre, chez tous les sujets, une élévation du niveau « d’anxiété » et un abaissement du niveau de « détente » consécutifs à l’induction. La figure 6.1. montre une interaction significative (F(1,46) = 99,30; p =.0001) entre le moment de la mesure et les scores obtenus sur les échelles de détente et d’anxiété.

La seconde analyse ne montre pas d’interaction entre l’induction, les échelles d’adjectifs et le moment de l’auto-évaluation. En fait, tous les sujets ont tendance à se sentir plus anxieux après l’entraînement, quelle que soit la condition d’induction. Cette absence de différence entre les groupes peut être due, comme nous l’avons indiqué auparavant, aux variations inter individuelles ainsi qu’au caractère anxiogène de la tâche.

message URL FIG6.1.gif
Fig. 6.1.—Effet de l’interaction entre le moment de l’auto-évaluation et le score ’d’anxiété’ et de ’détente’ obtenu par l’ensemble des sujets

Afin d’obtenir des informations plus précises sur le comportement des sujets face à chacun des items de l’échelle d’anxiété, une nouvelle analyse est conduite sur les scores obtenus face aux adjectifs congruents avec l’anxiété (Anxieux, Inquiet, Stressé et Troublé) après l’entraînement. Celle-ci ne montre pas d’une interaction significative entre le type d’adjectif et l’induction.