1. Caractériser l’économie comportementaliste : deux difficultés

Des deux difficultés qu’il nous faut aborder, dans le cadre de cette section, la première est de loin la plus déconcertante. Il apparaît, en effet, que la dénomination ’behavioral economics’ s’est vue, au fil du temps, mobilisée afin de désigner trois réalités analytiques essentiellement distinctes. C’est à l’une seulement de ces trois conceptions de la ’behavioral economics’ que le présent travail entend se consacrer. Il s’agit, précisément, de la réalité analytique dont Simon [1987] ou Earl [1988a] s’efforcent de rendre compte, et que ’l’économiste représentatif’ place vraisemblablement derrière l’intitulé ’behavioral economics’. Aussi est-ce toujours exclusivement à cette appréhension que l’on se réfère lorsque l’on parle, sans autre précision, de ’courant (d’économie) comportementaliste’ ou de ’comportementalisme’.

Si la polysémie qui affecte la dénomination ’behavioral economics’ s’avère bien de nature à restreindre la lisibilité des orientations constitutives du courant comportementaliste, il est donc une seconde difficulté dont cette section entend se faire l’écho. Quel que soit le point de vue retenu afin de caractériser le courant comportementaliste, cela reste ainsi une tâche délicate de parvenir à délimiter, de façon précise et uniforme, l’espace des oeuvres ou des contributions susceptibles de relever du courant.