1.1. Un cadre général

Nous avons, au cours du chapitre précédent, examiné la nature des jugements évaluatifs et, ce faisant, la question de la genèse des préférences, en posant l’existence d’un cadre options/conséquences qui définirait précisément le contexte du choix. Si une telle démarche s’avère justifiée, dans l’optique d’une présentation ou d’une analyse des procédures évaluatives²⁷⁴, l’auteur comportementaliste ne se dispensera pas, pour autant, de s’interroger sur les facteurs qui président à l’élaboration du cadre options/conséquences. Dès lors qu’il s’inscrit dans une réflexion à portée générale, ce questionnement conduit à mettre l’accent sur le rôle fondamental des connaissances individuelles ; en effet, celles-ci sont à la base même des jugements prédictifs, des anticipations, par lesquels le décideur éclaire les conséquences de ses choix.

Certes, la construction du cadre options/conséquences ne relève, dans bien des cas, que de considérations psychologiques par trop éloignées des préoccupations légitimes de l’économiste. Il en va ainsi lorsque les choix considérés s’avèrent relativement simples et n’impliquent, notamment, aucune forme essentielle d’incertitude (qu’il s’agisse ainsi de choisir entre deux produits de consommation courante ou deux automobiles). L’appréhension des dimensions-critère du choix se révèle alors des plus immédiate. Elle repose sur ces modalités somme toute élémentaires d’apprentissage qui voient le sujet engagé dans des processus par lesquels il compare, distingue, classifie les divers objets constitutifs de sa réalité quotidienne.²⁷⁵ ‘Mais fréquemment la détermination de l’espace des conséquences n’est pas aussi intuitive. Elle exige du décideur qu’il prenne appui sur ces constructions cognitives, dérivées de la catégorie des connaissances, que sont les représentations, les croyances et les probabilités (pour des précisions terminologique, cf. encadré ci-dessous). Il est possible, à ce stade, de rejoindre plus certainement le champ de l’analyse économique’ .