3.1. L’interprétation pseudo-comportementaliste de la thèse du satisficing

La thèse du satisficing n’est pas allée sans interpeller le théoricien versé au maniement des raisonnements et autres outils de l’analyse économique standard. Une première réaction, radicale, conduit le théoricien standard à nier que la thèse comportementaliste puisse présenter un quelconque intérêt pour la discipline. C’est ainsi que l’on examine les deux objections auxquelles, en particulier, la mouture simonienne de la thèse du satisficing s’est vue confrontée, à savoir : la perspective, d’une part, d’une convergence des seuils d’aspiration vers le niveau de résultat optimal et celle, d’autre part, d’une sélection naturelle économique qui ne laisserait subsister que les seuls optimisateurs. Mais la thèse du satisficing a également suscité l’intérêt du pseudo-comportementaliste, c’est-à-dire de celui qui, plutôt que de nier ou négliger les régularités empiriques consignées par le comportementaliste authentique, se propose de les intégrer au travers d’une simple extension des modes de raisonnements standards.438 Ainsi, on consacre l’essentiel de notre présentation à l’irruption des ’coûts de décision’ au sein des théories du comportement individuel.

Notes
438.

Cf. Ch 2, § 2.1.3., supra.