Une méthode de travail inductive

M'inscrivant ainsi dans la "mouvance" interactionniste, j'ai choisi de porter un regard "éthologique" sur les réunions de Conseil municipal, c’est-à-dire de proposer une lecture du réel plutôt fondée sur une démarche inductive, sans me lancer dans la démonstration d’une hypothèse déterminée ou dans la mise en œuvre d’une expérimentation à partir d’un protocole pré-établi, une procédure de type expérimental ne semblant pas adaptée à mon objet. Dans cette recherche, il n'est pas question non plus de sociolinguistique parce que je ne travaillerai pas sur le phénomène "Conseil municipal" mais sur le concept de réunion formelle.

L'objet empirique que j'ai circonscrit est donc constitué d'une dizaine de séances plénières de Conseil municipal, dans une commune de la banlieue lyonnaise, et pendant la durée d'un même mandat. Il s'agit par conséquent d'une recherche construite sur des exemples authentiques, extraits du réel ordinaire des situations de communication.

Concernant la méthode de travail, j'ajouterai une dernière précision. Pour m'accommoder de la diversité des données, j'ai suivi une piste méthodologique proposée notamment par U. Windisch (1986 : 21), qui consiste à repérer des traits communs à l'ensemble des réunions enregistrées. Par leur récurrence, ces manifestations reflètent des caractéristiques marquantes des réunions de Conseil municipal. L'épluchage analytique des dix réunions fait que des traits de typicité apparaissent, répondant à la question : comment fonctionne une réunion formelle avec protocole ?

Cela dit, dans une recherche empirique, le recueil d'observations et le traitement des données sont très exigeants. Aussi m'appuierai-je, pour une meilleure adéquation des outils descriptifs à l'objet étudié, sur une analyse à cinq niveaux.