0.1. LES MOTIFS DE NOTRE DE RECHERCHE

L’analyse des efforts d’industrialisation du continent africain nous donne un panorama d’entreprises incapables de faire face aux exigences actuelles des marchés tant nationaux qu’internationaux. Ce constat d’échec pourrait s’analyser par la faiblesse de la rentabilité des entreprises publiques et le faible niveau de développement que de telles politiques ont généré.

Du point de vue de leur management, deux modèles coexistent dans les entreprises africaines:

  • une partie des entreprises publiques ou de grandes entreprises privées adoptent des méthodes de gestion inspirées par les modèles de management des groupes dont elles dépendent ;

  • une autre partie constituée principalement de P.M.E. adopte le modèle “ familial ” dont l’organisation tourne autour du dirigeant; les autres membres de l’entreprise, assez loin du patron, sont privés d’information ou leur esprit d’initiative est peu sollicité même s’ils disposent d’une certaine information.

Avec le développement des activités, ce type d’organisation paraît vulnérable et il paraît nécessaire, quand ces organisations dépassent l’effectif de l’ordre de 40 salariés, de structurer davantage les fonctions et de les coordonner.

Pour notre terrain d’intervention, nous nous sommes intéressé aux entreprises employant entre 40 et 200 salariés car nous jugeons qu’en dessous de ce seuil le faible degré de complexité ne justifie pas qu’on accorde une importance particulière à la coordination des différentes activités et au-delà, on a généralement des entreprises bien étoffées au niveau de leur structure.

Nous avons utilisé l’Approche Socio-Economique pour faire le diagnostic des dysfonctionnements qu’on rencontre dans les entreprises et pour les faire s’interroger sur les changements susceptibles de leur permettre d’améliorer, toutes choses égales par ailleurs, leurs résultats économiques et le taux de satisfaction moyen de l’ensemble des membres de l’organisation. Nous avons préféré cette méthode aux autres car nous croyons que sa mise en oeuvre dans les P.M.E. d’Afrique en général et dans celles du Burundi en particulier permettrait aux dirigeants de P.M.E. de se rendre compte que les résultats enregistrés sont le fruit d’une coopération active de l’ensemble des acteurs de l’entreprise. En outre nous pensons que cette dynamique pourrait constituer un élément déclencheur pour que le dirigeant de P.M.E. puisse penser à la nécessité de motiver davantage le personnel de l’entreprise pour favoriser une plus grande implication de sa part.

Nous avons choisi de nous intéresser aux apports d’un fonctionnement en équipe au niveau des directions des P.M.E. d’Afrique Centrale car la plupart des dirigeants de ces entreprises n’appréhendent pas à leur juste mesure :

  • les exigences de la mutation stratégique à l’époque actuelle où leurs entreprises sont confrontées aux variations continuelles de leur environnement et de la nécessité du maintien ou de l’amélioration de leur compétitivité dans une activité économique qui se mondialise chaque jour davantage,

  • les exigences liées à la montée de la complexité . Celle-ci implique la nécessité d’exercer un management associant davantage les collaborateurs directs qui entourent le dirigeant, tout en cherchant à tisser des relations fortes avec le maximum de réseaux externes d’information et en essayant d’identifier à chaque fois les possibilités qui s’offrent en terme de conseil.

La démarche de recherche-intervention dans laquelle nous nous sommes engagé dans les petites et moyennes entreprises du Burundi a pour objet de montrer l’importance des dysfonctionnements résultant d’un mode de management marqué par l’exercice autocratique du pouvoir, stérilisant souvent les compétences existantes au sein de l’entreprise et de faire apparaître les effets positifs que peut avoir l’instauration d’un mode de management innovateur, impliquant les membres de l’encadrement, voire un plus grand nombre de salariés dans les projets d’amélioration des performances économiques mais aussi sociales de ces organisations et susceptibles de leur permettre d’évoluer favorablement dans le futur.