2.1.1.1. Approches quantitatives

Les approches quantitatives mettent en avant le critère de taille pour identifier la P.M.E.. Acibert nous donne une liste détaillée des critères les plus souvent utilisés pour définir la P.M.E.: ‘“  le profit brut, la valeur ajoutée, le capital, le chiffre d’affaires, la part du marché, les investissements, les surfaces occupées, le degré d’association entre propriété et pouvoir, le rayon d’activité géographique, la production annuelle’ ”109 . De ces critères, certains comme le chiffre d’affaires et l’effectif du personnel occupés sont les plus reprises.

Nous remarquons en outre que ces critères sont utilisés de façon combinée. Au Royaume Uni par exemple, le rapport de J.E Bolton110 qui cherchait à s’enquérir de la nature des avantages qu’il était nécessaire d’accorder aux P.M.E. en vue de soutenir leur évolution définit la P.M.E. comme étant toute entreprise employant moins de 200 personnes. A cet élément, il ajoute que l’entreprise doit être gérée et dirigée par son propriétaire, qu’elle dispose d’une petite part de marché et qu’elle ne doit pas être dans la dépendance directe d’une grande entreprise.

Aux Etats Unis, la “ Small Business Administration ” utilise essentiellement des critères quantitatifs en terme de nombre d’employés ou de volume de vente. En Europe, l’Observatoire européen des P.M.E. effectue une distinction entre la très petite entreprise, la petite entreprise et la moyenne entreprise. La très petite entreprise emploierait 0 à 9 employés, les petites entreprises occuperaient 10 à 99 employés et les moyennes 100 à 499 employés. Cependant, à l’intérieur même de l’Union Européenne, des différences sont observées quant à la définition donnée à la P.M.E.. La limite supérieure varie de 100 à 500 personnes selon un rapport de l’OCDE qui fixe les limites données à la P.M.E. dans certains pays développés.

Cette définition a été amendée par une directive européenne qui considère les P.M.E. comme étant les entreprises:

‘“blabla’
  • employant moins de 250 personnes, le nombre de personnes employées correspondant au nombre de travailleurs - année;

  • dont le chiffre d’affaires n’excède pas 40 millions,

  • qui respecte un critère d’indépendance; sont considérés comme indépendantes, les entreprises qui ne sont pas détenues à hauteur de 25% ou plus du capital ou des rapports de vote par une ou plusieurs grandes entreprises ”111.

Tableau n°1: Classification des entreprises selon leur taille
Pays Petite entreprise Moyenne entreprise
Autriche
Belgique
Danemark
Etats Unis
Finlande
France
Grande Bretagne
Japon
Norvège
RFA
1 -9
1 - 50
1-50
1-250
1-50
1-49
1-50
1-49
1-20
1-50
10 - 100
10-200
51-200
251-500
51-200
50-499
51-200
50-500
21-100
51-500
[Note: Source: OCDE ( 1994). La globalisation des activités économiques et le développement des petites et moyennes entreprises, Paris, rapport Préliminaire. ]

Une caractéristique commune à ces diverses définitions relève qu’elles se refusent de pénétrer à l’intérieur de la “ boîte noire de l’entreprise ” en ne touchant qu’aux éléments les plus apparents.

Nous pensons qu’en voulant définir la P.M.E. uniquement par des critères quantitatifs, il y a risque d’exclure une partie des entreprises qui , si on tenait compte de caractéristiques internes, pourraient être considérés comme faisant partie de P.M.E. On pourrait donner le cas d’une entreprise où le capital est intensif et qui pourrait être en s’appuyant par exemple sur son chiffre d’affaires considérée comme une grande entreprise alors que tenant compte des structures internes, elle est véritablement une P.M.E..

Notes
109.

Acibert cité par R. Wtterwulghe et Fr. Janssen, “  La PME. Une entreprise humaine ” De Boeck Université, 1998, 173 pages

110.

C. Barrow, “  The essence of Small Business ”, p 3, Prentice Hall, 1993, 197 pages

111.

R. Wtterwulghe et al., “La PME. Une entreprise humaine ”, op cit

112.

Rapport de l’OCDE cité par P.A. Julien, “ Les PME: Bilan et perspectives”, p 5, Economica, 1997, 364 pages