2. 2 Les différents aspects de l’environnement des P.M.E. burundaises

Au niveau de l’Afrique Centrale, on déplore des situations de pauvreté persistante et au lieu de profiter de l’embellie économique que connaissent les pays développés, nombre de pays africains continuent à voir leurs indicateurs de développement régresser. Ainsi, l’Afrique subsaharienne connaît depuis des années un déclin de son niveau de vie, une augmentation du niveau de pauvreté, un exode rural sans cesse croissant, et elle est régulièrement dévastée par les guerres, les catastrophes naturelles, la sécheresse et la famine.

Depuis l’indépendance des pays africains, diverses mesures ont été mises en oeuvre en vue d’atteindre un niveau de développement durable. Ainsi, le développement du secteur public a débouché sur la création d’entreprises publiques qui étaient considérées comme un outil très important à la disposition de l’Etat pour atteindre un développement durable.

Cependant, le faible niveau d’efficacité et de performances générées par ces entreprises a fait qu’elles ne dégageaient pas les ressources nécessaires pour financer leur fonctionnement et que les subsides étatiques alloués pour maintenir leurs activités ont constitué un trop lourd fardeau pour les finances publiques. Signalons qu’une des raisons qui a hypothéqué l’efficacité de ces entreprises était qu’elles servaient plus les intérêts des hommes au pouvoir notamment car les équipes dirigeantes étaient ( et restent) mises en place surtout en fonction de leur appartenance politique , leur appartenance ethnique plutôt que sur une base de recherche d’efficacité. Il n’y eut guère d’effort pour créer un environnement contribuant au développement des entreprises privées locales. En outre, il faut signaler que si ces entreprises n’ont pas affiché de résultats satisfaisants, c’est aussi parce qu’elles devaient souvent servir des objectifs concurrents en détournant notamment les objectifs d’optimisation des résultats au profit d’une multitude d’objectifs politiques et sociaux du gouvernement.

Depuis certaines années, les pays subsahariens ont développé des politiques de privatisation de leurs entreprises publiques, souvent sous la pression de la Banque Mondiale et du F.M.I. dans le cadre des politiques de stabilisation et d’ajustement structurel entreprises par ces pays. Cependant, nous restons sceptiques quant à l’effet de la libéralisation et de la privatisation sur l’essor des économies subsahariennes car depuis, les indicateurs de développement économique n’ont cessé de se détériorer. L’effet positif de la privatisation reste discutable quand on sait qu’elle peut déboucher sur la création de monopoles privés étrangers qui exploitent le consommateur et rapatrient le surplus provenant des pays africains du fait que les nationaux manquent de capitaux suffisants pour l’acquisition de ces entreprises. Outre cet aspect, il est important de signaler qu’une telle politique risque de provoquer un niveau de chômage élevé ce qui nécessite de repenser en profondeur les politiques de développement économique en mettant en place des mesures favorisant la création d’entreprises nouvelles et l’appui de celles existantes en vue de pouvoir absorber le trop plein d’employés débauchés dans le cadre des différentes privatisations et de permettre de nouvelles créations d’emplois. Cependant, on doit reprocher aux mesures récentes adoptées leur caractère fragmentaire et peu rigoureux car, une politique qui se veut porteuse de développement des P.M.E. devrait être globale et aborder simultanément tous les aspects relatifs à la formation, la technologie, l’entrepreneurship, les mécanismes de financement et de crédit pour le développement des affaires.