La simplicité est le point de départ commun caractéristique des structures de PME. Toutefois, il est important de remarquer que, du fait de l’influence de plusieurs facteurs, la PME peut adopter des formes de structuration différentes. En effet, il n’existe pas de structure type, elles sont influencées par des facteurs exogènes comme:
la taille de l’entreprise,
la technologie,
l’environnement dans lequel elle se situe;...
Au fur et à mesure que la taille croît, les besoins de coordonner amènent à une certaine division du travail et la mise en place de procédures de plus en plus élaborées pour mieux assurer le traitement de l’information. Dans ce processus, le risque, à un certain stade, est la tendance à la bureaucratisation qui peut nuire à la cohérence des décisions.
Concernant la technologie: la structure permet une sélection et un codage des données en provenance de l’environnement afin de les transformer en informations qui seront à la base des décisions puis des actions qui peuvent à leur tour, avoir un impact sur l’environnement. Ces facteurs qui peuvent avoir un effet sur la croissance de l’entreprise sont : le potentiel, la complexité et l’incertitude de l’environnement.
La PME verra sa structure évoluer et se transformer sous l’influence des facteurs comme: "la croissance, la stratégie poursuivie par son dirigeant, la vision qu’il a du devenir de son entreprise, la nécessité de s’adapter à l’environnement, l’introduction de nouvelles technologies et des systèmes de gestion"177 . Quoique pouvant s’inscrire dans une optique mécaniste lors de la définition des tâches, la formalisation présente l’avantage de “ mettre en valeur les missions et les objectifs à atteindre, en définissant la responsabilité de chacun par rapport aux objectifs généraux de l’entreprise"178.
Se basant sur la représentation de l'organisation d'H. Mintzberg, H. Mahé de Boislandelle179, distingue cinq formes de structuration de la PME:
la structuration simple par un sommet stratégique réduit, une ligne hiérarchique courte, une technostructure quasi- inexistante et l'absence du soutien logistique;
la structuration mécaniste ayant un sommet stratégique toujours réduit, une ligne hiérarchique courte, un faible soutien logistique et une formalisation progressive du centre opérationnel;
une structuration d'expertise fonction de l'organisation et du mode de production du service demandé. Par rapport à la précédente forme, ces entreprises ont un soutien logistique conséquent et un centre opérationnel très important;
la structuration par chantier se distingue des autres par un renforcement de la ligne hiérarchique, d'une technostructure assez importante, d'un centre opérationnel mis en place en fonction des chantiers, d'un soutien logistique centralisé et d'un sommet stratégique technico-commercial et enfin
la structuration par projet qui suit les projets mis en place au niveau de l'entreprise.
Concernant les différentes formes que peut prendre la structure d’une PME, Y. Leray cherche à étudier les structures des ME-MI et a constaté que les tendances structurelles sont également de cinq natures:180
La structure simple qui est le type que l’on retrouve lorsque l’organisation passe d’un stade “ artisanal ” à un stade structuré. Le développement de ces entreprises note-t-il peut résulter des limites cognitives du dirigeant qui se préoccupe parfois particulièrement du seul objectif de fabrication surtout lorsque l’entreprise est appelée à grandir.
La structure pré-fonctionnelle où le dirigeant s’entoure de responsables de production, d’administration et de commercialisation et où il joue davantage un rôle de direction que de prise en charge personnelle de l’organisation.
La structure fonctionnelle quant à elle est construite selon les fonctions essentielles pour assurer l’activité de l’organisation; à cette étape les problèmes de coordination interne commencent à apparaître.
La structure quasi-divisionnelle où les fonctions administratives deviennent des fonctions de soutien et d’assistance aux produits est à mi-chemin entre la forme fonctionnelle et la forme divisionnelle. Elle correspond d’après les termes de Y. Leray à la forme la plus “ aboutie ” d’une organisation de moyenne taille à activités diversifiées.
Enfin, il distingue la forme situationnelle qui est formée d’un noyau autour duquel gravitent des unités satellites avec: le centre qui décide, contrôle, coordonne, alloue des ressources et la périphérie qui est constituée de groupes modulables selon les projets.
Dans notre zone de recherche, les PME adoptent en général des structures proches des trois premières formes retenues par Y. Leray et sont semblables aux deux premières présentées par H. Mahé de Boislandelle. Or, ayant vu que dans la structure simple, le dirigeant est trop pris par l’activité de fabrication, la constitution d’une équipe autour de lui doit l’aider à mieux maîtriser le reste des fonctions de l’entreprise et à capter les signaux révélant des opportunités éventuelles d’évolution dans l’environnement. Quant aux deux autres formes; les problèmes de coordination militent en faveur de l'introduction du travail en équipe.
Cependant le travail en équipe au niveau de la direction ne pourrait être bénéfique à la PME que par une recherche de convergence de leurs actions respectives qui ne serait effective que si les membres de la direction ont réellement intériorisé les objectifs généraux.
Strategor, “ Stratégie, structure, décisions, identité. Politique générale d’entreprise ”, op.cit, p279
idem
H. Mahé de Boislandelle, " Gestion des Ressources humaines dans les PME", p 89 - 106, Economica, 1988, 315 pages
Y. Leray, “ Contribution à la connaissance des structures organisationnelles de ME-MI ”, op cit, p44