Si la recherche des actions d’innovation est devenue un impératif pour garantir la pérennité de toute entreprise, celles-ci doivent s’inscrire dans une politique de développement bien explicite sous forme d’un plan stratégique.
Concernant la stratégie de l’entreprise, les modèles développés par les différentes écoles de gestion ont suivi un modèle général qui consiste à:
faire une analyse de l’environnement pour dégager les opportunités et les risques,
évaluer les forces et les faiblesses de l’entreprise afin d’identifier sa compétence distinctive,
associer cette compétence distinctive aux opportunités en essayant de minimiser les risques. Une telle analyse permet de situer l’entreprise par rapport à son environnement et d’envisager quelle pourra être sa position concurrentielle vis-à-vis de cet environnement. Sans revenir à l’historique de la stratégie d’entreprise, on signalera tout simplement que l’art de la stratégie consiste à « comprendre l’environnement pour mieux s’en servir »333.
Cependant la nécessité de la planification stratégique au niveau des P.M.E. ne rencontre pas l’unanimité des spécialistes de la gestion. R. Calori et al. notent que ces divergences sont le fait d’une sous estimation de certains facteurs de contingence tel que: « ‘la turbulence de l’environnement, la nature de l’activité, la complexité de l’entreprise et la logique de l’entrepreneur ’»334. D’autres chercheurs estiment qu’il n’existe aucune relation entre la planification stratégique et la performance d’une entreprise. B. Saporta affirme cependant la supériorité des performances des P.M.E. planificatrices à celles qui ne planifient pas. Nous croyons que la planification stratégique reste nécessaire ne serait-ce que pour servir de guide à l’activité de l’entreprise. Afin de pouvoir comprendre le processus de mise en place d’un processus de planification stratégique, on pourrait l’examiner à travers les conditions influençant l’adoption de la planification stratégique:
‘«blabla’la stabilité de l’environnement est une condition de base de l’efficacité de la planification stratégique,
la maturité de l’industrie, la faible innovation technologique et la faible croissance sont également propices à la planification,
l’intensité du capital, les procédures de planification stratégique permettent de contrôler l’évolution des grandes entreprises, alors que les petites entreprises peuvent se satisfaire de moyens de communication et de contrôle plus informels,
le degré de segmentation formelle de la structure de l’entreprise en sous - unités s’accorde avec la planification stratégique formelle,
de fortes interrelations entre les tâches et entre les unités, créent un besoin de coordination de la planification ne peut satisfaire ;
la simplicité de l’activité se prête aux procédures de planification, elles-mêmes relativement simples dans leur mécanisme ;
enfin une contrainte externe peut encourager ou imposer la planification dans le but de contrôler l’entreprise: contrainte exercée par une société-mère, l’actionnaire principal ou une institution financière».335. Au niveau des P.M.E., il serait très difficile de parler de planification stratégique dans le sens où on l’entend dans les grandes entreprises. On pourrait circonscrire le processus à la détermination des buts et des lignes d’actions, à leur mise en oeuvre et à la mobilisation des ressources à travers un plan d’actions.
Pour revenir au cadre de travail de notre recherche, nous remarquons que l’instabilité de l’environnement dans lequel évolue l’entreprise burundaise ne la prédispose pas particulièrement à l’adoption d’un processus de planification stratégique. En outre, du fait de l’inexistence d’informations suffisantes sur la concurrence, il est difficile d’estimer ce que pourra être le volume du marché dans un avenir proche. On voit cependant que leur vulnérabilité par rapport à l’ouverture croissante du marché de la région, devrait inciter les dirigeants d’entreprises burundaises à initier des actions pouvant les prémunir contre la concurrence. Une telle démarche permettrait de rechercher où l’entreprise va et éventuellement d’envisager d’autres options suivant les changements qui peuvent survenir dans l’environnement. Il est donc nécessaire au dirigeant d’impliquer ses collaborateurs dans une telle démarche pour qu’il puisse partager avec eux les objectifs ce qui lui permettra d’accroître la communication et ainsi de pouvoir mobiliser et motiver davantage tous les membres de l’entreprise.
A.C Martinet, « L’entreprise et la stratégie. L’évolution de la pensée stratégique », p 7, Cahiers Français, 1996; n°275, 115 pages.
R. Calori et al. , « Les PMI face à la planification stratégique », p 14, Revue Française de Gestion n°112, Janvier - Février 1997, pp 11-23
H. Mintzberg in idem, p 14