4.2 Effets de la communication sur l’implication des collaborateurs des dirigeants de P.M.E.

4.2.1. Importance de la communication

La nécessité de coordonner les activités de l’entreprise ou d’une organisation fait que la communication ne peut plus être considérée comme une activité périphérique mais qu’elle doit se situer au centre même de l’activité de l’entreprise. Une vision réductrice la limite à la transmission des messages au lieu de la considérer comme un moyen de rapprocher les vues et de se concerter à la fois sur des objectifs communs et sur les interactions possibles que nécessitent la réalisation de ces objectifs. Considérant que le pouvoir par fonction est appelée à s’éroder du fait que la communication devient de plus en plus l’élément essentiel du leadership, M. Crozier et H. Sérieyx notent que ‘«  la communication est un élément intégrateur des pratiques et des comportements nouveaux émergents en gestion’ »364. Pour montrer combien la communication est l’élément sur lequel doit se fonder tous les principes de management A. Kataoka souligne que «‘ la communication est aussi nécessaire à l’entreprise que l’eau l’est pour la vie »365. La communication s’inscrit donc dans la poursuite et le pilotage de l’activité. Elle vient permettre à l’entreprise un exercice continu et sans cesse amélioré lorsqu’elle est bien conduite car comme le souligne J.Y. Capul, « il y a communication lorsque la situation de départ subit une modification à l’issue du processus de communication ’» 366. Elle permet donc grâce aux interactions matérielles par l’échange et la confrontation d’arguments la poursuite de l’activité de l’entreprise ou de l’organisation. Afin de rendre compte de son importance dans les organisations, le philosophe allemand Jürgen Habermann en analysant les formes de rationalité à l’oeuvre dans certaines organisations, « ‘voit dans l’activité de communication une nouvelle forme de rationalité’ »367. Malgré la dimension de la P.M.E. qui est de nature à favoriser la communication, on voit que ni la communication horizontale ou verticale ne sont habituellement développées.

Pour que la communication puisse participer à une bonne structuration des relations de travail au niveau de la direction, elle doit être conçue comme une fonction transversale à tout système de management car:

‘«blabla’
  • planifier suppose une définition et une explicitation des objectifs à moyen ou long terme,

  • organiser nécessite la mise en place de procédures formelles ou informelles de communications et de coordination;

  • allouer implique de connaître les moyens et les ressources disponibles, ceux attribués et les résultats obtenus pour mesurer l’efficience,

  • animer et activer sont des missions qui reposent fondamentalement sur la communication,

  • contrôler suppose qu’il existe des outils de contrôle, donc un système d’information vivant, du type tableaux de bord qui apporte des données pertinentes permettant notamment de prévenir, d’anticiper ou de réguler les dysfonctionnements »368. Ces dispositifs de communication devraient être mis en place pour faire de la communication un outil dynamique de gestion. Elle est un outil indispensable pour le maintien de la cohésion et de l’efficacité. Liée à l’organisation, la communication permet de parer partiellement à «un pilotage à vue reposant sur la spontanéité pure et simple »369. Elle permet de connaître l’état de l’organisation et agit sur cet état car les difficultés de communication peuvent facilement se traduire par une mauvaise organisation du travail et entraîner des difficultés dans la régulation de dysfonctionnements conséquents. Elle est présentée comme «  un facteur de compétences , car elle est un vecteur de l’échange d’idées et d’informations, et aussi l’outil de travail en équipe indispensable à la réactivité souhaitée »370 .

Notes
364.

M. Crozier, H. Sérieyx, « Management panique à l’entreprise du 21è siècle », p 117

365.

A. Kataoka, «  An international event every two years. In search of world class performance», 1997, Edition Institut Renault de la qualité et du management

366.

J. Y. Capul, « La communication dans les organisations », p 46, Cahier Français, n° 258, pp 45 - 48, 1992, Octobre - décembre

367.

J. Habermann in idem, p 48

368.

A. Bartoli, «  Communication et organisation pour une politique générale cohérente. », p 99, Les Editions d’Organisation, 1991, 175 pages.

369.

A. Bartoli, «  Pour une communication dans une organisation communicante », p 37, Personnel, n°313, Mars -Avril, 1990

370.

Ch. Le Moënne, «  La communication interne comme facteur de compétences » p 64, Humanisme et entreprise, n° 207, Octobre 1994, pp 61 - 74