5.1.3 Entreprise C

Créée en 1952, cette entreprise textile appartenait au groupe belge MANTA qui après son dépôt de bilan en 1985, a dû la vendre à l’actuel dirigeant qui était salarié de l’entreprise depuis la création de cette dernière. C’est l’une des plus anciennes entreprises burundaises. Actuellement, elle jouit du statut juridique d’une Société de Personnes à Responsabilité Limitée avec au sommet un Président - Administrateur Délégué. Ce dernier est actionnaire majoritaire.

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Figure n°7 Organigramme Entreprise « C »

Son équipe de direction est composée de:

Au sein de ce groupe de dirigeants , seul le Directeur Financier possède un titre universitaire équivalent à la maîtrise ( Licence en Sciences de l’Education) accompagné d’un diplôme équivalent à un BTS en comptabilité. Une véritable équipe de 4 personnes pourrait être constituée.

L’entreprise produit trois modèles de couvertures pour adultes et un modèle pour bébés. Elle fabrique en outre des tissus en coton servant à la confection de tissus d’ameublement ou de vêtements professionnels, ainsi que des serpillières.

L’usine de production comporte une section « Battage » où l’on fait les mélanges des couleurs suivant le type de couverture à produire, une section de «  Carderie », de « Filature », de «  Tissage » et une dernière section « d’Achèvement » qui s’occupe des travaux de finition et d’emballage.

L’équipement utilisé est obsolète ce qui occasionne de nombreuses pannes. Nous avons remarqué que rares sont les machines dont les manuels d’utilisation sont encore existants. Les techniciens ne peuvent donc se référer qu’au capital de connaissances techniques acquises au fil du temps pour leurs interventions. Même si l’entreprise parvient à fabriquer certaines de ses pièces de rechange, on remarque qu’elle ne dispose même plus de certains schémas de pièces originales. L’entreprise compte, plus que tout autre unité de production, sur le savoir-faire de ses anciens techniciens.

En 1992, l’entreprise a acquis une nouvelle unité de Carderie mais on a remarqué qu’elle n’était pas compatible avec l’unité de filature installée. Depuis, elle n’est pas mise en service car le fil produit à ce niveau ne peut pas être employé sur les anciennes machines de la section filature. Sa mise en fonctionnement nécessiterait que la ligne de production soit complétée par une nouvelle section de filature. Au même moment, une autre unité a été acquise, elle sert à la fabrication de tissus et de serpillières. Cependant cette unité ne fonctionne qu’à 50 % de sa capacité faute de personnel qualifié pour les faire fonctionner.

Pour la réparation de l’équipement, une partie des pièces de rechange est fabriquée par l’atelier de fabrication mécanique équipée de fraiseuses et de tours. Cependant pour les pièces ne pouvant être ni réparées ni fabriquées dans l’atelier de fabrication mécanique, l’entreprise éprouve d’énormes difficultés à s’en procurer car le modèle d’équipements utilisés n’est plus fabriqué. On doit regrouper des commandes pour pouvoir s’adresser à un atelier européen.

L’entreprise emploie 119 personnes en permanence. Le travail est organisé en deux équipes qui travaillent chacune 8 heures par jour. Les techniciens chargés de la maintenance de l’équipement ne sont pas très formés car l’entreprise ne recrute que ceux ayant fait trois ans d’école secondaire. Elle connaît de plus, un turn-over très important au niveau des ouvriers ce qui fait qu’on a très peu d’ouvriers anciens.

Les niveaux de salaires sont très bas et des différences énormes existent entre les différentes catégories.

Il n’existe pas d’activité syndicale mais les intérêts des travailleurs sont défendus par un comité d’entreprise élu par le personnel de base dont les membres sont exclusivement des ouvriers.

L’entreprise importe 80% de ses matières premières d’Europe constituées essentiellement d’effilochés410 tandis que le reste est du coton produit localement ainsi que du fil acheté dans une autre entreprise textile locale. Les couvertures importées concurrencent particulièrement les couvertures  haut de gamme produites par l’entreprise. En 1997, l’entreprise a essayé d’importer les effilochés d’Afrique du Sud mais leur qualité n’a pas été jugée satisfaisante et ce fournisseur a été abandonné une année plus tard.

En 1996, l’entreprise a réalisé 314.656.353 Fbu soit 4.916.505 FF mais a connu beaucoup d’arrêts de production dus notamment aux nombreuses coupures d’électricité et au manque de matières premières suite à l’embargo imposé au Burundi.

Notes
410.

Effilochés: fibres textiles qui constituent la matière première principale utilisée dans la fabrication des couvertures.