5.4.1.3 Lacunes dans les décisions d’internalisation des différents services

La P.M.E. devrait procéder à une évaluation permanente de la nécessité d’intégrer certains services dans son portefeuille d’activité. Le dirigeant aidé par ses collaborateurs doit essayer de cibler les activités pour lesquelles l’entreprise dispose de l’expertise voulue et dont le coût est inférieur au prix proposé sur le marché.

Dans les P.M.E. burundaises, cette interrogation est absente ou du moins n’est pas toujours explicitement formulée par les différents acteurs de P.M.E. alors qu’un des gains de l’internalisation est d’éviter « les coûts d’informations sur les prix et les charges de négociation et de conclusion de contrats »430. On peut donner l’exemple de l’activité d’approvisionnements dans l’entreprise « D »; si on tenait réellement compte du différentiel de coût engendré par l’internalisation de l’approvisionnement en fournitures locales, on se rendrait à l’évidence de la nécessité de confier cette activité à des intervenants externes qui livreraient tout directement à l’entreprise.

Actuellement, l’entreprise « D » immobilise énormément de moyens de transport, de temps de travail des acteurs occupés à cette activité sans que les membres de la direction prennent conscience du coût interne de ce service afin de pouvoir éventuellement externaliser l’activité.

Pour illustrer l’absence de toute réflexion préalable à l’internalisation d’un service, on peut également évoquer le peu d’exigences observé notamment dans l’établissement des devis temps des pièces de rechange fabriquées ou réparées à l’atelier de fabrication mécanique dans l’entreprise « C », il est pratiquement impossible de connaître à quel coût les pièces de rechange utilisées sont fabriquées ou réparées. Or, l’internalisation d’un service devrait se référer à la relation « qualité- coût - délai  » par rapport à l’éventualité de se procurer le bien ou le service à l’extérieur de l’entreprise. Sous l’aspect qualité, on constate que des pièces fabriquées avec des métaux ayant des qualités physico-chimiques différentes de celles des pièces d’origine, ont en général une durée de vie plus brève que celles qui sont originales sans évoquer les dommages éventuels que de telles pièces peuvent parfois causer à l’ensemble de l’équipement.

Notes
430.

G. Koenig, « Les théories de la firme », p 59, Economica, 1993, 111 pages