2.2. Distribution des cellules ganglionnaires à travers la rétine

Chez les vertébrés, les régions riches en cônes sont riches aussi en cellules ganglionnaires (Hughes, 1981; Long & Fisher, 1983; Packer, Hendrickson & Curcio, 1989; Steinberg, Reid & Lacy, 1973; Stone, 1978; Stone & Johnston, 1981; Curcio, Sloan, Packer, Hendrickson & Kalina, 1987; Perry & Cowey, 1985). Le nombre de cellules ganglionnaires change en fonction de l’excentricité. Dans la rétine centrale, ce nombre est 1000 fois supérieur à celui des cellules ganglionnaires de la rétine périphérique (Wässle, Grünert, Röhrenbeck & Boycott, 1990).

La baisse de la densité des cellules ganglionnaires en fonction de l’excentricité est moins brusque dans la partie nasale que dans toutes les autres parties de la rétine (Silveira et al., 1989). Curcio et Allen (1990) ont trouvé aussi une supériorité de la densité des cellules ganglionnaires dans la partie supérieure de la rétine comparée à la partie inférieure. La dissymétrie naso-temporale de la distribution des cellules ganglionnaires a été confirmée chez les sujets humains (Stone & Johnston, 1981; Van Buren Van Buren, 1963) et chez les singes (Perry & Cowey, 1984; Rolls & Cowey, 1970; Stone & Johnston, 1981) (Rolls & Cowey, 1970; Stone & Johnston, 1981).

La distribution de ces cellules est dissymétrique : plus dense sur l’axe horizontal que sur l’axe vertical de la rétine (Hughes Crescitelli, 1977) et plus dense dans la rétine nasale que dans la rétine temporale (Curcio & Allen, 1990). L’espacement entre cellules ganglionnaires dans la fovéa est de 0.5 min. d’arc alors qu’en périphérie de 10° la séparation est de 150 min. (Perry & Cowey, 1985).

La distribution des cellules ganglionnaires diffère de celle des cônes en se déplaçant du centre vers la périphérie, car la baisse de la densité des cellules ganglionnaires est plus rapide que celle de la densité des cônes (Perry & Cowey, 1985). Ceci reflète l’augmentation de l’organisation convergente des cônes sur les cellules ganglionnaires dans la rétine périphérique.

Wässle, Grünert, Röhrenbeck et Boycott (1990) ont trouvé un rapport de 4 cellules ganglionnaires par cône dans la rétine fovéale. Ce rapport sous tend une organisation divergente ; c’est-à-dire que l’information provenant d’un seul cône est transférée sur au moins 4 cellules ganglionnaires. Ce rapport baisse en fonction de l’excentricité ; à une périphérie de 3 degrés temporaux et 4 degrés nasaux il est d’environ 2 cellules ganglionnaires par cône. A une excentricité de 14 deg. temporaux et 20 deg. nasaux ce rapport tend vers 1. A une excentricité plus lointaine il y a plus de cônes que de cellules ganglionnaires indiquant une organisation convergente, c’est-à-dire que plusieurs cônes transmettent leur information au cerveau via une seule cellule ganglionnaire.