1.1.2. Différence Parvo et Magno

Les signaux provenant de l’environnement visuel sont traités de façon parallèle par les différents types de neurones. Ce n’est que dans des situations de stimuli finement contrôlés qu’un groupe de neurones d’un type donné peut être activé sélectivement. Par exemple, dans le cas de stimuli de hautes fréquences spatiales de plus de 30 cycles par degré ou de stimuli colorés isoluminants (c’est-à-dire dans des conditions telles que tout contraste de luminance est éliminé et que la détection des contours ne peut se faire que par des différences de longueur d’ondes) les neurones P sont les seuls à répondre (Schiller & Logothetis, 1990). Lorsque le stimulus a un contraste faible (moins de 8%) ou structuré de hautes fréquences temporelles (de plus de 30 cycles par seconde) le canal M est le seul à fonctionner. Strasburger, Rentschler et Harvey (1994) proposent que la voie magnocellulaire soit probablement le médiateur exclusif de la reconnaissance de formes lorsque celles-ci sont présentées à très faible contraste.

Chaque neurone relais du CGLd reçoit des afférences de plusieurs cellules ganglionnaires et chaque cellule ganglionnaire contacte plusieurs neurones relais du CGLd. Ces organisations divergentes et convergentes sont plus marquées pour les cellules de type M dont les arborisations axonales sont plus développées que celles des cellules de type P.

En terme de nombre de cellules, il y a une différence entre la densité des cellules dans les couches P et M. En périphérie de 80°, il y a 4 cellules P pour une cellule M. Cependant, dans la partie centrale à 1° il y a 40 cellules de type P pour une cellule de type M.

Aussi bien dans la voie M que dans la voie P, le nombre de cellules recevant des entrées de l’œil controlatéral est supérieur à celui des cellules recevant des entrées de l’œil ipsilatéral (Malpeli & Baker, 1996).