1.4.2. Sélectivité aux fréquences spatiales

De Valois, Albrecht et Thorel (1982) ont mesuré la sélectivité des cellules corticales simples et des cellules complexes. Ils ont observé que la sélectivité suit un continuum : certaines cellules sont très sélectives et d’autres le sont moins.

Figure 8. représentation de la sélectivité de six cellules corticales chez le singe à différentes fréquences spatiales. Le pic de sensibilité diffère pour chacune des cellules.

Tirée de De Valois, Albrecht et Thorell (1982).

Comme le montre la figure 8, différentes cellules chez le singe sont sensibles à différentes fréquences spatiales. La cellule représentée par le cercle noir est sélective à une marge de fréquences spatiales comprise entre 1 et 4 cycles par degré (c/°), la cellule représentée par un triangle noir est sélective à une marge comprise entre 2 et 10 c/°. En général, les cellules sélectives aux hautes fréquences ont une sélectivité plus fine que les cellules sélectives aux basses fréquences spatiales.

Etant donné que la majorité des données physiologiques sous tendant la perception visuelle proviennent d’études sur le singe, il est important de signaler que la courbe de sensibilité du singe est très semblable à celle de l’homme (De Valois, Morgan & Snodderly, 1974).

Il existe des cellules sensibles aux hautes et basses fréquences spatiales dans la région des projections fovéales et périphériques du champ visuel. Cependant, les cellules sensibles aux hautes FS deviennent de moins en moins nombreuses en périphérie ce qui explique la baisse de sensibilité aux hautes FS en fonction de l’excentricité (De Valois, Yund & Hepler, 1982).

Les cellules corticales montrent une corrélation entre les caractéristiques de sélectivité à l’orientation et celles aux FS. En effet, les cellules finement sélectives aux fréquences spatiales sont aussi finement sélectives à l’orientation et inversement les cellules grossièrement sélectives aux FS sont grossièrement sélectives à l’orientation (De Valois & De Valois, 1990a).