5. Discrimination de phases

Il est bien établi que la structure de l’image est déterminée par le spectre de la phase (Oppenheim & Lim, 1981; Piotrowski & Campbell, 1982) et aussi par le spectre de l’amplitude (cf. figure 20). Plusieurs études ont montré que la vision périphérique présente des déficits de discrimination entre les phases comparativement à la vision centrale (Bennett & Banks, 1991; Braddick, 1981; Harvey, Rentschler & Weiss, 1985; Rentschler & Treutwein, 1985).

Deux conclusions s’opposent pour expliquer la discrimination des phases dans le champ visuel. Des études ont conclu que la discrimination de phases ne peut être égalisée à travers le champ visuel même si un agrandissement approprié est appliqué aux tailles des stimuli (Bennett & Banks, 1987; Braddick, 1981; Hilz, Rentschler & Brettel, 1981; Klein & Tyler, 1981). Ces études suggèrent que la discrimination de la phase baisse plus rapidement en périphérie que la sensibilité au contraste. A l’inverse, l’étude de Morrone, Burr et Spinelli (1989) a montré que le même facteur de mise à l’échelle utilisé pour la sensibilité au contraste était suffisant pour égaliser les performances de discrimination de phases.

La différence entre les résultats de Bennett et Banks (1987) et ceux de Morrone et al. (1989) réside dans la différence entre les stimuli des deux études. La première a utilisé un stimulus de bandes limitées et la seconde un stimulus de bandes larges. Le stimulus à bandes limités s’apprête plus à un effet de groupement et rend la tâche de discrimination plus difficile. Ainsi, il était impossible d’égaliser les performances en périphérie rétinienne.

Figure 20. Réseaux sinusoïdaux. Le panneau B a une amplitude différente du panneau A. Le panneau C a une composante de phase différente de A et B, car la première ligne blanche à droite est plus large dans le panneau C que dans le panneau A.

L’étude de Higgins et al. (1996) a obtenu des résultats qui argumentent en faveur d’une égalisation des performances concernant la discrimination de phases dans la partie périphérique du champ visuel. Ces auteurs ont montré que le même facteur d'agrandissement était valable pour deux tâches telles que la détection et l’identification de phases de stimuli symétriques en miroir (b, d).