3. Groupement en périphérie

Comme dans la vision centrale, dans la vision périphérique, l’effet du groupement se dissipe en élargissant la distance séparant la cible de son pourtour (Eriksen & Rohbaugh, 1970; Flom et al., 1963; Kooi et al., 1994; Levi et al., 1985; Strasburger et al., 1991). La distance entre cible et pourtour qui permet une meilleure performance dans le champ visuel périphérique des observateurs normaux et le champ visuel central des amblyopes strabiques ¹⁰ est égale à la moitié de l’excentricité à laquelle le stimulus est présenté (Bouma, 1970; Kooi et al., 1994; Toet & Levi, 1992). Par exemple, si un sujet identifie une cible flanquée par des barres à une excentricité de 5° périphérique, alors l’étendue sur laquelle on observera un effet de groupement est de 2.5°.

L’acuité visuelle baisse par un facteur de 4.25 en périphérie de 2° lorsque les cibles sont entourées par des flancs (Leat et al., 1999).

D’après l’étude de Strasburger et al. (1991) l’étendue de groupement est équivalente à 1.2°. C’est-à-dire que si l’excentricité étudiée est de 4°, les résultats de Strasburger et al. prévoient une distance d’interaction de 1.2° et les études citées plus haut prévoient une distance plus large de 2°. D’après Strasburger at al. (1991), l’effet de groupement dépend de la distance séparant la cible de son pourtour mais aussi de la taille des stimuli. En effet, ces auteurs ont observé que plus les tailles étaient petites plus l’effet de groupement était important. Ceci signifie que le facteur d'agrandissement cortical a un impact sur l’étendue du groupement en périphérie mais n’élimine pas ce dernier.