Forme

Kooi et al. (1994) ont étudié l’identification de l’orientation de la lettre T entourée de quatre T (au dessus, au dessous, à gauche et à droite). Afin de vérifier si c’était le nombre de flancs ou la similarité de la forme qui augmentait l’effet de groupement, ces auteurs ont expérimenté les performances d’identification de l’orientation de la cible ‘T’ dans deux autres conditions. Dans l’une d’elles, la lettre T était entourée de deux barres verticales ‘||’ ayant la même taille que les deux lignes structurant la cible. Dans l’autre, la cible était entourée par deux barres horizontales ‘=’. Les auteurs ont observé une étendue d’effet de groupement de 3° pour les deux conditions || & =. Pour la condition de cible et pourtour de forme similaire, ils ont observé une étendue de 4.45°. Ainsi, ce n’est pas le nombre d’éléments constituant le pourtour qui influence l’effet de groupement mais plutôt la façon dont ces éléments sont combinés pour former un flanc similaire à la cible. Kooi et al. appellent cet effet le “grouping” ou création de groupe. Plus les flancs deviennent similaires à la cible plus ils deviennent une partie d’un groupe perceptif rendant la cible plus difficile à isoler du pourtour et baissant son pop-out.

Kooi et al. (1994) ont conclu que l’étendue de l’effet du groupement n’était pas influencée par le nombre d’éléments mais plutôt par la façon dont ceux-ci étaient combinés pour former un distracteur similaire à la cible.

En résumé, lorsque la cible et le pourtour sont similaires les performances visuelles de discrimination de la cible chutent de façon drastique. Cependant, lorsque la cible diffère par une caractéristique donnée (son orientation, sa polarité, sa forme) il est plus facile à l’observateur de l’identifier. Cette amélioration des performances en fonction de la différence entre la cible et son pourtour nous renvoie au concept de la saillance.