3.5. Analyse en fonction d’un contraste fixe

Il est important de vérifier si la différence entre les résultats de notre étude et ceux obtenus précédemment par Farrel et Desmarais (1990) et Saarinen, et al. (1989) est due à la méthode expérimentale. A savoir que dans la présente étude les niveaux de contraste pour les deux tâches étaient très bas et variaient entre 0.03 et 0.4, alors que les niveaux de contraste utilisés par les autres auteurs étaient fixes et de haut niveau. En effet, Farrel et al. (1990) ont utilisé un seul niveau de contraste de 0.84 et Saarinien et al. (1989) ont utilisé un seul niveau de contraste de 0.94.

Nous nous posons deux questions. La première concerne le mode d’utilisation du contraste, la différence de nos résultats par rapport à ceux de ces deux études est-elle due au fait qu’ils ont utilisé un contraste fixe alors que nous avons utilisé un contraste variable ? La deuxième question concerne le niveau de contraste, la différence de nos résultats par rapport à ceux observés dans ces deux études, est-elle due au fait qu’ils ont utilisé un haut niveau de contraste alors que nous avons utilisé un bas niveau de contraste ?

Afin de répondre à ces deux questions, nous avons analysé les performances des deux observateurs à des niveaux de contraste fixes, un niveau minimal et un autre maximal (cf. figure 44 : les lignes discontinues verticales).

Figure 44. Représentation des performances de bonnes réponses détection et identification selon un contraste fixe. La ligne verticale représente le niveau de contraste fixé à un minimum de 0.04 pour le sujet RY et à 0.05 pour le sujet KK. La ligne discontinue horizontale représente le niveau chance des bonnes réponses.

Les valeurs de E₂ sont calculées par rapport à deux niveaux de contraste fixes. Le niveau de contraste minimal est de 0.04 et 0.05 pour RY et KK, respectivement (cf. figure 44). Le niveau de contraste maximal est de 0.08 et 0.1 pour RY et KK, respectivement. Les valeurs du E₂ sont présentées dans le tableau 12.

Les valeurs de E₂ sont plus élevées dans la condition d’un haut niveau de contraste. Ceci indique qu’à un niveau de haut contraste les tâches visuelles se dégradent moins rapidement qu’à un niveau de bas contraste. A noter aussi que les E₂ de la tâche d’identification sont supérieurs aux E₂ de la tâche de détection.

Saarinen et al. (1989) ont présenté les stimuli dans le champ visuel nasal et dans notre expérience les stimuli étaient présentés dans quatre champs visuels (nasal, temporal, supérieur et inférieur). Ainsi, il est important de vérifier que la différence de nos résultats par rapport à ceux des études précédentes n’est pas due au champ visuel étudié.

Dans les analyses que nous avons effectuées dans les sections précédentes, les performances des observateurs étaient analysées de façon globale, les différentes positions dans le champ visuel étaient analysées ensemble. Il est possible que les deux tâches visuelles évoluent différemment selon qu’elles sont étudiées dans l’axe visuel horizontal (nasal et temporal) ou dans l’axe visuel vertical (supérieur et inférieur) du champ visuel.