Modèle de désordre topographique ou sous-échantillonnage spatial ?

Deux modèles tentent d’expliquer la baisse des performances en vision périphérique. Le premier propose que la différence entre la vision centrale et la vision périphérique peut être expliquée par une différence d’échantillonnage spatiale (Levi & Klein, 1986). Ainsi, la vision périphérique serait contrainte par un sous-échantillonnage des unités réceptrices, photorécepteurs ou cellules du cortex visuel. Le deuxième modèle explique la différence entre les deux visions par un désordre topographique de plus en plus important en fonction de l’excentricité (Hess & Field, 1993). D’après ces auteurs la vision périphérique est plus propice aux erreurs de discrimination de position à cause d’un manque de calibrage des ensembles de cellules couvrant une même portion du champ visuel (Field & Hess, 1996 ; Hess & Field, 1993, 1994). Nos résultats montrent que lorsque la différence entre les stimuli réside en un simple positionnement entre les éléments du stimulus (i.e., la barre et le cercle) l’identification ne baisse pas plus rapidement que la détection. Cependant, lorsque les stimuli sont différents par leur représentation spectrale (les différents chiffres de 0 à 9) , alors la différence est plus systématique entre l’identification et la détection. Nous avons analysé les probabilités de bonnes réponses d’un observateur idéal sur des petites tailles. Les résultats obtenus dans cette étude montrent que les deux tâches évoluent de la même manière et que la résolution ou l’échantillonnage spatial n’explique pas la différence entre l’identification et la détection. Ainsi, nos résultats suggèrent que la vision périphérique est contrainte par un désordre topographique.