1- Stimuli : lettres symétriques en miroir vs. chiffres arabes

Strasburger et al. (1994) ont étudié l’identification d’une gamme de dix chiffres (de 0 à 9) présentés à plusieurs excentricités allant de la fovéa à une excentricité de 38°. Ils ont observé que l’agrandissement selon la formule proposée par Rovamo et Virsu (1979) ne permettait pas d’égaliser les performances à travers les excentricités lorsque les stimuli étaient de bas contraste. Cependant, lorsque les stimuli étaient présentés à un haut contraste cette même formule permettait d’égaliser la tâche d’identification à travers le champ visuel. En effet, à un niveau de bas contraste, le processus d’identification ou de reconnaissance nécessite l’agrandissement d’autres dimensions du stimulus telle que la dimension du contraste. A un niveau de haut contraste, un agrandissement dans le domaine spatial est suffisant pour atteindre une invariance des performances d’identification de chiffres de la fovéa à l’excentricité de 34°.

Les résultats de Farrel et Desmarais ont montré un E2 de 0.25° pour l’identification de chiffres arabes. Dans notre étude, le E2 d’identification de lettres symétriques en miroir était de 3.36° pour le sujet KK et de 2.82° pour le sujet RY. En moyenne le E2 était de 6 fois supérieur à celui de l’étude de Farrel et Desmarais. Ceci signifie que l’identification de chiffres arabes baisse 6 fois plus rapidement en périphérie du champ visuel que l’identification de lettres symétriques en miroir. Il est possible que la reconnaissance de chiffres soit plus difficile à traiter que la reconnaissance de lettres ne différant que par une inversion en miroir horizontale ou verticale. Ceci suggérerait un traitement perceptif différent pour une forme géométrique simple et un motif complexe. Ainsi, nous rejoignons les conclusions de Watanabe (1985) qui sont que la reconnaissance de stimuli complexes nécessite la combinaison de plusieurs caractéristiques du stimulus.