6- Indice de discrimination

Nous proposons l’existence d’un indice de discrimination relatif à la structure du stimulus. Un observateur qui anticipe l’identification de la même lettre différant par la phase (une barre en haut à droite d’un cercle constitue la lettre d. Une barre en bas à gauche d’un cercle constitue la lettre p etc.) a moins d’indices de discrimination à gérer. En effet, il peut prendre pour repère uniquement la position de la barre par rapport au cercle. A l’inverse, un observateur qui anticipe une multitude de motifs comme dans le cas de dix chiffres (de 0 à 9), a plus de difficulté à se fier à un seul repère. Le chiffre 1 est plus proche du chiffre 7 et plus différent du chiffre 3. Ainsi, les indices de discrimination sont plus nombreux et le risque de confusion est plus important.

Nos résultats proposent la possibilité d’une modélisation de la vision périphérique selon un filtre variable en fonction de l’excentricité lorsque la cible est présentée isolément et que la différence entre les cibles à identifier se limite à une seule caractéristique (telle que la phase dans le cas de notre expérience). Ainsi, l’impossibilité de la modélisation de la perception des scènes naturelles observée par Séré et al. (2000) peut être due au fait que la cible est présentée dans un environnement chargé et que la différence entre les cibles à distinguer ne se limite pas à une seule caractéristique.

En résumé :

Le facteur de mise à l’échelle ne peut désormais plus dépendre de la tâche seule mais doit dépendre de trois facteurs aussi décisifs les uns que les autres :

F=1+E/E 2 ( 15)

où le E est l’excentricité à laquelle on présente les stimuli et le E2 est l’excentricité où les performances baissent de moitié. Dans le cas où un E2 standard est utilisé, il y a un risque de biaiser les résultats puisque deux sujets nécessitent deux E2 différents. Dans une étude récente, Melmoth, Kukkonen, Mäkelä & Rovamo (2000) ont trouvé un E2 de 6.38° pour l’observateur DM et un E2 plus petit de 3.60° pour l’observateur UP. La différence entre les deux E2 est un facteur de 2 environ. Dans une autre étude, Whitaker et al. (1992) ont trouvé une différence interindividuelle d’un facteur de 3.

Ainsi, nous proposons d’utiliser un E 2 personnalisé correspondant à l’excentricité où les performances de l’observateur baissent de moitié.