2.4. Procédure expérimentale

L’expérience s’est déroulée dans une pièce de luminance moyenne. Avant de commencer une session, l’observateur s’adaptait à la luminance de l’écran pendant deux minutes. Il était assis en face de l’écran de telle sorte que son regard soit perpendiculaire au haut de l’écran.

Afin de démarrer l’expérience, l’observateur devait appuyer sur le bouton droit de la boîte de réponse (en rouge dans la figure 66). Pendant une courte période, l’observateur effectuait une phase d’apprentissage. Un paradigme de choix forcé à 4 alternatives spatiales et stimuli constants était utilisé. L’observateur avait pour consigne de toujours fixer la barre de fixation apparaissant en haut de l’écran et d’identifier l’orientation de la cible E en appuyant sur le bouton adéquat de la boîte de réponses. Pour identifier les 4 orientations possibles du E (en haut, à gauche, à droite ou en bas), l’observateur devait appuyer sur les boutons de la manière suivante : le premier en haut, le deuxième, le quatrième ou le cinquième en bas, respectivement, le troisième bouton n’étant pas utilisé.

Figure 66. Représentation de la boîte de réponses. Les boutons de haut en bas : 1, 2, 4 et 5 correspondent aux réponses suivantes : E orienté en haut, à droite, à gauche et en bas, respectivement. Le bouton noir du milieu n’est pas utilisé. Le bouton rouge permet de démarrer l’expérience et de s’entraîner avant de commencer l’expérience.

Durant cette première phase d’apprentissage, l’observateur s’entraînait sur un niveau de contraste choisi par l’expérimentateur pour réaliser une fonction psychométrique s’étalant entre un niveau de réponse dû au hasard (25% ) et un niveau de réponse égal ou supérieur à 85% de réponses correctes. Chaque session consistait en 150 essais et était répétée 4 fois donnant lieu à 600 essais pour chaque condition étudiée.

Le stimulus était présenté à une distance de 57 centimètres à 10 degrés d’excentricité en champ visuel inférieur. La hauteur de la lettre sous-tendait une taille de 5 degrés d’angle visuel.

Figure 67. Représentation schématique d’un écran avec une cible au milieu et un trait en haut servant à stabiliser le regard à 10° en haut de la cible. Le deuxième écran apparaît après la réponse de l’observateur pour lui indiquer l’orientation de la lettre, il s’agit d’un feed-back visuel.

Dans l’expérience proprement dite, l’observateur devait fixer une barre de fixation, mesurant 5 min. de hauteur et 120 min. de largeur, placée à dix degrés en haut du centre de l’écran. Après avoir appuyé sur le bouton de droite, un stimulus accompagné d’un son apparaissait pendant 195 ms pour se prémunir contre la saccade oculaire. Le stimulus avait des FS, une orientation, un contraste et un nombre de segments fixes. La variable indépendante était la séparation entre le centre de la cible et les flancs du pourtour. La distance entre le centre de la cible et le centre du pourtour était calculée de la manière suivante :

D(n) = C + n * S où n = [0, 1, 2, 3, 4, 5, 6]

D(n) est la distance en pixels entre le centre du E et les barres flanquantes. C est la distance en pixel la plus courte entre le centre du E et les barres. n est un nombre aléatoire entre 0 et 6, S est le pas d’une distance à l’autre. Dans notre expérience, la distance la plus proche était de 30 min. l’équivalent de trois unités écart-type des segments gabor, le pas était de 30 min. Ainsi, les différentes distances étaient : 30, 60, 90, 120, 150, 180 minutes d’arc et un dernier niveau où la lettre était présentée isolément puisque la distance de séparation entre la cible et les flancs dépassait la largeur de l’écran. Cette condition de présentation de la lettre sans les éléments du pourtour constitue la condition de contrôle.

Tout de suite après avoir donné sa réponse, l’observateur recevait un feed-back visuel qui était un cercle noir apparaissant pendant 50 ms sur l’un des quatre côtés de l’écran pour indiquer l’orientation du E (cf. figure 67). Si le E était orienté à droite, l’observateur après avoir répondu, percevait un cercle à droite de l’écran et savait que le E qu’il venait d’identifier était orienté à droite.

Nous avons étudié trois conditions dans cette première expérience.

Comme le montre la figure 68, les segments composant la cible étaient horizontaux et ceux composant les barres du pourtour étaient verticaux (i.e., orthogonaux.)

Cible horizontale et pourtour mixte

Dans cette condition, les segments de la cible étaient orientés horizontalement tandis que les segments des barres étaient orientés de façon mixte. Dans la condition mixte, les 20 segments structurant les 4 barres du pourtour étaient divisés en deux parties : 50% orientés verticalement et 50% orientés horizontalement. L’emplacement des segments horizontaux ou verticaux était entièrement aléatoire sur l’ensemble des 20 segments constituant les quatre barres.

Figure 68. Représentation d’un stimulus ayant des barres de pourtour orientées verticalement. Toutes les autres caractéristiques étant similaires FS, orientation, contraste et nombre de segments par barre.
Figure 69. Représentation d’une cible avec des segments orientés horizontalement et les barres du pourtour ayant des segments orientés de façon mixte. 50% des 20 segments sont orientés verticalement et 50% orientés horizontalement. Le choix du segment orienté verticalement ou horizontalement est totalement randomisé.