Conditions mixte et orthogonale

Dans la condition mixte, la moitié des canaux traitant les éléments du pourtour était stimulée par une orientation excitatrice (orthogonale) et l’autre moitié par une orientation inhibitrice (identique). Si l’effet de groupement était dû uniquement à l’interaction entre canaux sélectifs aux différentes orientations, le groupement aurait été de 60 minutes environ (la moitié du seuil de la condition identique). Les résultats montrent une interaction qui s’étend sur une plus grande distance de 93 min. en moyenne. Nos résultats rejoignent ceux observés par Leat et al. (1999) et argumentent en faveur d’un facteur attentionnel plus important en vision périphérique. Lorsque l’orientation locale des éléments du pourtour est mixte, on peut proposer une étendue de groupement de :

E * 0.155 degré

La condition de l’orientation orthogonale des segments a provoqué un effet de groupement très bas pour deux observateurs RY et TL. L’observateur JP ne montrait pas d’effet de groupement (c’est le sujet le plus expérimenté dans les expériences psychophysiques). La présence d’une orientation voisine différant par 90° provoque un effet de groupement minimal voire absent.

Figure 72. Représentation schématique des résultats obtenus par Flom et al. (1963) en vision fovéale. y représente la distance de séparation entre la cible et le pourtour qui provoque le maximum d’effet de groupement et le x est le point à partir duquel les performances évoluent jusqu’à atteindre une asymptote.

Contrairement à ce qui a été observé en vision fovéale par Flom et al. (1963) Liu (2001) et Danilova et Bondarko (1999), nous n’avons observé aucune configuration ressemblant aux point x et y (cf. figure 72). Ceci indique qu’en vision périphérique tous les éléments placés dans le voisinage de la lettre provoquent un effet de groupement. Cet effet est très élevé lorsque les barres sont à 30 min. du centre de la cible et se dissipe au fur et à mesure que les barres s’en éloignent. Ce résultat constitue un argument en faveur d’une différence qualitative entre la vision centrale et la vision périphérique. II. Expérience 5. Rôle des Fréquences spatiales dans l’effet de groupement