3. Conclusion

La haute visibilité des basses FS et la basse visibilité des hautes FS ne sont pas les seuls facteurs responsables du profil de l’effet de groupement observé dans l’expérience 5. En effet, l’étendue du groupement s’avère plus importante lorsque les flancs sont composés de basses FS que lorsqu’ils sont de hautes FS, bien que la visibilité soit égalisée selon un niveau de contraste subjectif. Ce résultat est surprenant, car nous nous attendions à un effet de groupement plus léger voire absent pour les basses FS de 1.5 c/° (la visibilité du pourtour était égalisée pour toutes les FS).

Ce résultat va à l’encontre d’une indépendance entre les canaux visuels sélectifs à des marges de FS différentes. A notre connaissance, cet effet n’a pas été observé auparavant dans la littérature psychophysique. Chung et al. (2001) ont observé un profil d’effet de groupement différent. Ils n’ont remarqué aucune tendance des FS basses à provoquer un effet de groupement plus important que les FS les plus hautes. Dans leur étude, l’augmentation des valeurs des seuils en fonction des FS des lettres du pourtour ont une distribution normale (gaussienne) avec un pic autour de la FS correspondant aux FS de la cible.

L’étendue de l’effet de groupement baisse en fonction des hautes FS. La baisse de l’étendue suit un continuum, c’est-à-dire que les FS de pourtour supérieures par une demie octave provoquent une plus large étendue de l’effet de groupement que les FS supérieures par deux octaves. Ceci suggère que dans le phénomène de groupement, le poids des basses FS est plus fort que celui des hautes FS.

Après l’égalisation de la visibilité des différentes FS, on observe un effet de groupement lorsque les flancs ont des FS de deux octaves supérieures à celles de la cible. Ce résultat est différent de celui obtenu dans l’expérience quatre où l’effet de groupement était totalement absent dans la condition de FS de 6 c/° pour le pourtour et de 3 c/° pour la cible à un niveau de contraste physique égal. Pour l’observateur RY, lorsque la cible et le pourtour avaient le même contraste physique le pourtour de 6 c/° ne provoquait aucun effet de groupement. Cependant, l’égalisation du contraste subjectif a provoqué une étendue de groupement de 50 min. chez ce même observateur.

L’augmentation du contraste subjectif dans cette expérience a provoqué une étendue de groupement considérable puisque on est passé d’une absence d’effet de groupement lorsque les FS étaient d’une octave supérieure à une étendue du groupement de 50 min. Ceci indique un impact du niveau de contraste du pourtour sur l’identification de la cible. Afin de mesurer cet impact nous avons réalisé une autre expérience dont l’objectif était de quantifier l’influence du contraste des barres du pourtour sur la reconnaissance de la cible.