Modèle du prototype ou modèle des exemplaires ?

Un système ou un individu en comportement (homme ou animal) classe les nombreuses entrées en un nombre limité de catégories. Le problème qui se pose est celui de classer les nouvelles entrées qui ressemblent mais qui ne sont pas identiques à ce qui a été rencontré auparavant.

Deux modèles psychologiques tentent d’expliquer le processus de la catégorisation. Le premier est un modèle probabiliste qui attribue la représentation d’une catégorie à un concept qui porte sur la moyenne de tous les exemplaires (Franks & Bransford, 1971 ; Posner & Keele, 1968, 1970 ; Strange, Keeney & Jenkins, 1970). Le deuxième est un modèle d’exemplaires qui propose qu’une catégorie n’est pas représentée par une seule description mais plutôt par un ensemble de descriptions concernant une partie ou tous les exemplaires de la catégorie (Brooks, 1978 ; Nelson, 1974 ; Hintzman & Ludlam, 1980).

L’amélioration de la sensibilité des observateurs montre qu’il est possible d’apprendre un prototype inconnu, ce résultat rejoint celui qui a été observé par Posner et Keele (1968, 1970). Ces auteurs ont attribué le fait que le prototype soit mieux retenu que ses exemplaires au fait que la mémoire, par sa nature fondamentale, attribue plus d’importance à la tendance centrale qu’aux extrémités.

Dans notre expérience, malgré la différence entre tous les stimuli, puisqu’il s’agissait d’une modulation aléatoire de luminance, l’observateur a appris une image identique au prototype qu’il ignorait au début de l’expérience. Les observateurs étaient capables d’extraire et d’apprendre le prototype qui leur était inconnu. Ainsi, nous suggérons que la mémoire a une capacité naturelle à plus retenir le prototype que ses exemplaires.

Nos résultats peuvent rendre compte des deux modèles. En effet, l’observateur se basait sur les exemplaires pour extraire et construire un prototype qui lui a permis ensuite de reconnaître les nouveaux signaux qui ressemblaient au prototype.